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Département des Alpes de Haute Provence en 1883
(Ex Basses Alpes)

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Carte des Basses-Alpes (Alpes de haute-Provence) - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
L'Atlas de Vuillemin



POPULATION     136,166 hab.                                               SUPERFICIE     695,419 hec.
Chef-lieu :  DIGNE, à 755 k. S.-E. de Paris.

 

DIVISION   ADMINISTRATIVE.

Avant 1790, ce dép. faisait partie du Bourbonnais. — Cour d'appel de Riom. — Académie de Clermont. — 13e Corps d'armée (Clermont). — 23e Arr. forestier. — Diocèse de l'évêché de Moulins

5 ARRONDISS
 
30 CANTONS.
251 COMM.
POPUL.
de l'arrondt.

DIGNE
 
7,222 h 
9 Barrême, Digne, La Javie, Les Mées, Mezel, Moustiers, Riez, Seyne, Valensolle
84  
46,940
BARCELONNETTE
2,082 h.
4 Allos, Barcelonnette, Le Lauzet, Saint-Paul
20
14,704
CASTELLANE
1,904 h. 
6 Annot, Castellane, Colmars, Entrevaux, Saint-André, Senez.
48
19,335
FORCALQUIER
2,717 h. 
6 Banon, Forcalquier, Manosque, Peyruis, Reillane,
Saint-Etienne-les-Orgues.
50
33,633
SISTERON
4,280 h.
5 La Motte-du-Caire, Noyers, Sisteron, Turriers, Volonne.
49
21,554

 


ABRÉGÉ  HISTORIQUE

Le territoire des Basses-Alpes appartient à des peuples d'origine celto-lygiène, les Suetri, les Memini, les Vocontii, les Bondiontici, etc. Leurs villes étaient Forcalquier, Secustero (Sisteron) et Dinia (Digne). La conquête romaine les rangea dans les Alpes-Maritimes, puis dans la 2e Narbonnaise. — Les invasions successives des Barbares qui désolèrent la Provence, à la chute de l'Empire, portèrent un coup mortel à la prospérité naissante des cités des Alpes. Plusieurs furent détruites, entre autres Digne et Sisteron; les Sarrasins traitèrent de même Castellane, et ses habitants furent obligés de chercher un refuge sur leur imprenable rocher. Au milieu du IVe s., l'évangile fut prêché dans la haute Provence, par Marcellin et ses deux disciples Domnin et Vincent. Après avoir appartenu aux Bourguignons et aux Wisigoths, elle fut conquise par les Franks (536).
Au moyen âge, l'histoire nous montre ce pays divisé en plusieurs fiefs relevant, les uns du royaume d'Arles, comme les comtés de Castellane et de Sisteron, ou indépendants comme l'évêché de Digne et le comté de Forcalquier ; cette dernière seigneurie, la plus importante, se composait (1054) des villes d'Apt, Riez, Sisteron, Gap, Embrun et Manosque. Guillaume de Sabran en fut le dernier maître (1220). Vers cette époque, cette partie des Alpes était entièrement annexée aux domaines des comtes de Provence; ceux-ci laissèrent à leurs nouveaux vassaux l'indépendance communale et les franchises, bienfaits de la domination romaine. — Pendant les guerres de religion, la haute Provence fut tour à tour livrée aux calvinistes et aux catholiques. Le duc de Savoie profita de l'anarchie pour tenter un coup de main sur Digne; il s'en empara deux fois (1562-1591), et deux fois fut obligé de la rendre au connétable de Les diguières. — Cette ville, qui ne comptait pas moins de dix mille habitants, fut décimée en 1629 par un horrible fléau, la peste noire, qui venait de ravager la Provence. « II vint un moment, dit un historien, où, pour détruire ce foyer pestilentiel, on résolut, dans le conseil des villes voisines, d'anéantir par le feu Digne et toute sa population. » A peine put-on trouver quinze cents personnes après cette épouvantable catastrophe. — Quant à la vallée de Barcelonnette, sa position limitrophe de la Savoie la fît tomber, dès le XIe s., au pouvoir de ce dernier pays. Aussi François Ier dut-il la traiter en ennemie. En 1556, il y envoya un corps de lansquenets qui en fît un véritable désert. Cette barbare expédition fut renouvelée par le maréchal d'Uxelles (1628); Barcelonnette revint un moment à la France, fut reprise par la Savoie et définitivement cédée à Louis XIV par le traité d'Utrecht.

 

BIOGRAPHIE.

Parmi les hommes célèbres de ce département, on remarque : Gassendi, philosophe qui tint une belle place à côté de son contemporain Descartes; Laugier, qui a laissé une bonne Histoire de Venise; l'amiral de Villeneuve, vaincu par Nelson à Trafalgar; Deleuze, un des plus ardents propagateurs du magnétisme; Manuel, le champion des idées libérales sous la Restauration


STATISTIQUE.

TOPOGRAPHIE. — Le dép. des Basses-Alpes est frontière : il est situé au S.-E., entre 43° 35' et 44° 40' de lat. N. Il tire son nom de sa position sur le versant méridional des Alpes. Bornes :
 Hautes-Alpes, Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Marit. et roy. d'Italie. — Pays très-élevé et couvert de montagnes dans presque toute son étendue. Points culminants: le Grand-Rubren, 3,342 m.; le Grand-Bérard, 3,047 m., et le M. Pousenc, 2,900 m. — Bassins du Var et du Rhône. Rivières principales : la Durance, l'Ubaye, la Bléone, l'Asse, le Verdon, le Mardaric, le Var, etc. Aucun de ces cours d'eau n'est navigable. — Climat sain, mais rigoureux, surtout à Barcelonnette. Air vif et pur. Température rendue très-variable à cause du voisinage des Alpes. — 7 routes nat., 16 départ., 944 chemins vicinaux. Transport à dos de mulet dans les parties montagneuses

PRODUCTIONS. —— Sols dominants : calcaire, gravier, pierreux, bon terreau (36,000 h.), sablonneux. Les montagnes et les bruyères occupent une surface de 1,012,179 h. — Pays agricole et pasteur. Quantité suffisante de céréales et de vins; les crus les plus estimés sont ceux de Mées, bons vins rouges d'ordinaire. Fourrages, lin, chanvre, truffes, arbres à fruits, récolte de plantes aromatiques et médicinales. Beaux pâturages recevant en été d'immenses troupeaux transhumants des dép. voisins. Elève consid. de moutons, ânes et mulets, d'abeilles, de vers à soie. — Bois, 59,794 h. ; vignes, 13,959 h. — Exploitation minérale : fer, plomb, alun, lignite, gîtes d'anthracite, de bitume ou d'asphalte, argile à potier, ardoises, marbre vert des Alpes, pierres de taille, etc. Mines de sel gemme non exploitées; eaux minérales à Digne, Gréoux, Dauphin et Manosque.

INDUSTRIE ET COMMERCE
. —L'industrie manufacturière est arriérée dans ce dép. : elle fabrique toiles, draps, cadis, gasquets, quelques soieries, laine commune, papiers, cuirs, faïence blanche, bouteilles, briques, tuiles, plâtre, fruits confits, eaux-de-vie et eaux distillées aromatisées. — Le commerce consiste en vins, fruits secs et confits, bestiaux, cire, miel, draps et toiles, plantes aromatiques et eaux distillées. — 140 Foires.

INSTRUCTION PUBLIQUE. — 5 Coll. — 3 Etabl. secondaires libres. — 1 Ecole normale d'instituteurs. — 1 Cours normal d'institutrices. — 2 Pensionnats primaires. — Ecoles primaires : 122 de garçons, 109 de filles, 258 mixtes. — 2 Séminaires. — 1 Biblioth. publique



VILLES   PRINCIPALES.

DIGNE, chef-lieu, très ancienne ville. sur la Bléone, au pied des Alpes. Le boulevard Gassendi et le cours des Arêts, décorés de belles fontaines jaillissantes. La nouvelle cité, bâtie autour du Mont-S.-Charles, est plus remarquable que l'ancienne. — Digne, qui comptait jadis 10,000 h., fut dépeuplée entièrement par la peste de 1629. — A 2 km, un établ. d'eaux thermales, cité par Pline et très fréquenté.
Voir aussi sur ce site, la page sur Digne au 19ème siècle

BARCELONNETTE
, petite ville au centre de la vallée qui porte son nom. La plus jolie ville des Alpes françaises, formée princip, de deux rues rectilignes, autrefois bordées d'arcades, dont l'une aboutit à une grande place carrée où se trouvent le palais de justice, la prison et la tour de l'Horloge. Le centre de cette place est décoré d'un monument élevé à Manuel, le courageux député de la Restauration. — Incendiée sept fois en deux siècles.
CASTELLANE, petite ville sur le Verdon. Deux fontaines renommées : celle des Moulins, qui est salée, et celle de la Foire, qui est intermittente. — Les montagnes des environs offrent une grande quantité de fossiles et de pétrifications : poissons, crustacés, coquilles, etc.
FORCALQUIER, ville très ancienne. — Ruines de la ville romaine Forum Neronis, fondée par Tib. Nero, lieutenant de César.

SISTERON, au confluent du Buech et de la Durance, au pied d'un rocher que surmonte la citadelle. A 479 m. au-dess. du niveau de la mer. Le maître-autel de la cathédrale est orné d'un beau tableau de Vanloo. Une jolie promenade conduit à la porte d'Aix.


VARIÉTÉS

Les montagnes pastorales nourrissent annuellement 400,000 moutons transhumants, qui, pendant l'été abandonnent les vastes plaines de la Crau ou de la Camargue. Ces moutons, divisés par troupeaux de 2,000 têtes, font 12 à 16 k. par jour. Leur marche s'annonce par le bruit d'énormes sonnettes suspendues au cou des boucs qui les précèdent. Les bergers, vêtus d'une large casaque, d'un chapeau rabattu, et armés d'un long bâton ferré, stimulent les traîneurs. Ils emmènent avec eux leurs fils, qui font la route à pied dès qu'ils ont 5 ou 6 ans. La marche se termine par les mères, les jeunes filles et les petits enfants; elles conduisent un troupeau d'ânes qui portent les nourrissons, les agneaux qui naissent en route, les bagages, les vases pour traire le lait et tous les ustensiles nécessaires pour faire le beurre et le fromage. Sur les montagnes, les bergers se partagent les pâturages ; ils se nourrissent de pain et de lait, quelquefois d'un peu de lard, et veillent nuit et jour pour écarter les loups, qui sont très-communs. Cette espèce d'hommes, d'une probité sévère et d'une certaine intelligence, vivent ainsi l'hiver dans les plaines désertes l'été sur les plus hauts sommets, sans aucune communication avec le reste de la société; et pourtant cette vie a pour eux tant de charmes qu'il est infiniment rare de la leur voir abandonner.

Ce département est riche en monuments celtiques : près de Sisteron, on lit sur un rocher une inscription portant que Dardanus et Neva Gallia, sa femme, ont établi à Theopolis, aujourd'hui le village de Theoux, l'usage des voûtes. Au village de Céreste, à 20 kilom, de Forcalquier on voit un porche et une tour qu'on attribue à César : on croit qu'il occupe l'emplacement de l'ancienne Caluiaca. Près de la petite ville de Riez, on remarque plusieurs restes de temples antiques.

 

 

 

Gravure de la ville de Digne, en 1883 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Digne en 1883
Voir d'autre gravures de Digne au 19ème siècle

 

Cette version de carte des Alpes de Haute Provence est agrandissable par zoom, mais non enregistrable

 

 

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