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Les villes à travers les documents anciens

Page de garde de L'Univers de Jules Janin

Washington vers 1840

 

Le Capitole de Washington - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Capitole de Washington - gravure signée H. Brown

 

Texte et gravure
extraits de l'ouvrage "L'Univers - collection des vues les plus pittoresques du globe" de Jules Janin - édition ~1840

Entre le Maryland et la Virginie s’étend un vaste territoire qui appartient en commun à tous les Etats-Unis d’Amérique. Ce territoire, la plus petite des divisions politiques de la fédération, s’appelle le district fédéral. Au centre de ce district s'élève la cité fédérale, à qui l’Amérique reconnaissante a donné le grand nom de Washington, le fondateur de ses libertés. La ville de Washington est le centre du gouvernement américain. Deux fleuves baignent la ville; elle s'élève sur une pente insensible. Le plan de Washington fut tracé par un Français, le major Lenfant, qui traça d’une main hardie les premiers linéaments de cette grande capitale, en désignant à l’avance son port, ses rues, ses monuments, ses promenades, le palais du président ; et la ville s’est élevée obéissante aux plans de son fondateur.
C’est une ville qui ne ressemble à nulle autre ville en ce monde : elle a des rues larges de cent pieds ; ses maisons, dispersées çà et là, mais dans le plus grand ordre, sont séparées souvent par des champs ensemencés. La ville s’est faite grande et belle tout de suite, avant que d’être peuplée. Elle a déjà son Capitole, élégant édifice surmonté de trois dômes, et construit tout en riches et belles pierres de taille qu’on prendrait de loin pour du marbre à la teinte jaune. Dans le Capitole se réunissent les députés de l’Union américaine et les membres de la cour suprême.
Incendié par les Anglais en 1814, le Capitole est sorti triomphant de ses ruines; rien n’égale, dit-on, la nouvelle chambre des représentants; le dôme de cette vaste salle, de quatre-vingt-seize pieds de diamètre sur quarante-huit pieds de hauteur, est supporté par quatorze colonnes de marbre ; le public est placé dans une galerie circulaire élevée de onze pieds au-dessus du niveau de la chambre; le fauteuil du président s’élève majestueusement à l’embranchement de sept passages qui conduisent au centre de la chambre

Le plus bel établissement de Washington, après le Capitole, c’est l'Arsenal de la marine. Au milieu de la cour d’honneur les Américains ont consacré une colonne rostrale à la mémoire de leurs concitoyens morts glorieusement devant Alger. Dans l’occupation de 1814, les Anglais tentèrent de briser cette colonne, qui porte encore les traces de leurs sabres. Au-dessous de ces mutilations, qu’ils se sont bien donné de garde de réparer, les Américains ont écrit: Mutilée par les Anglais en 1814 — La maison du président est, à le bien prendre, moins un palais qu’une vaste maison composée de quatre grands corps de bâtiments destinés aux quatre ministères ; constructions plus commodes qu’élégantes, et de la plus grande simplicité.

Mais ce qui fait surtout de Washington une ville importante, ce sont les états qui l’entourent, et auxquels elle donne le mouvement et la vie. Trente-trois grandes routes sortent de Washington, comme autrefois les voies romaines partaient de Rome, et aboutissent, en se partageant, à la circonférence des Etats-Unis. Ainsi on va de Washington à Dover, dans le Delaware; de Washington à la Providence, dans le Rhode-Island ; de Washington à Robinstown, dans le district du Maine, frontière des états britanniques au nord; de Washington à Concorde ; de Washington à Montpellier, dans le Connecticut; de Washington à Albany et de là à Montréal et à Québec ; de Washington au Havre-de-Sackets, sur le lac Ontario ; de Washington à la chute et au fort de Niagara ; de Washington, par Pittsbourg, au Détroit et à Michilinachinne, sur le lac érié ; de Washington, par le Mississippi, à Councile-Bluffs, du Missouri ; de Washington à la Nouvelle-Orléans et à l’embouchure du Mississippi ; de Washington aux Natchez ; de Washington à Charles-Town, à Savannah et à Saint-Augustin ; le tout formant une circulation intérieure de routes de vingt-cinq mille sept cent quarante-sept milles.

« Pour achever ce tableau surprenant, dit M. de Chateaubriand, il faut se représenter ces villes superbes de l’Amérique, éclairées la nuit, remplies de chevaux et de voitures, offrant toutes les jouissances du luxe, qu’introduisent dans leurs ports des milliers de vaisseaux ; il faut se représenter les lacs du Canada, naguère si solitaires, maintenant couverts de frégates, de corvettes, de cutters, de barques, de bateaux à vapeur, qui se croisent avec les pirogues et les canots des Indiens, comme les gros navires et les galères avec les pinques, les chaloupes et les caïques dans les eaux du Bosphore. Des temples et des maisons, embellis de colonnes d’architecture grecque, s’élèvent au milieu de ces bois, sur le bord de ces fleuves, antiques ornements du désert. Ajoutez à cela de vastes collèges, des observatoires élevés par la science dans le séjour de l’imagination sauvage, toutes les religions, toutes les opinions vivant en paix, travaillant de concert à rendre meilleure l’espèce humaine et à développer son intelligence ; tels sont les prodiges de la liberté ! »

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