| POPULATION    465,628  
        hab.                                                                   SUPERFICIE   682,569hect.Chef-lieu : LA ROCHELLE, à 484 k. S. -O. de Paris
   DIVISION   ADMINISTRATIVE Avant 1790, ce dép. faisait  partie de la Saintonge, de  l'Aunis et du Poitou. — Cour  d'appel et Académie de Poitiers. — 18e Corps d'armée (Bordeaux) ; 9 pl.  fortes. — 4e arrondissement maritime (Rochefort) ; 77 ports de mer. —  26e arrond. forestier. — Diocèse de l'évêché de La Rochelle ; églises  consistor. calvinistes à La Rochelle. Saintes, La Tremblade..  
        
          | 6
              ARRONDISS |  | 40
              CANTONS. | 426
              COMM. | POPUL.de l'arrondt.
 |  
          | LA ROCHELLE
 19,583      h.
 | 7 | Ars (île de Ré), Courçon,  La Jarrie, Marans, La Rochelle (2), Saint-Martin (île de Ré).
 | 56 | 80,380 |  
          | JONZAC 3,296     h.
 | 7 | Archiac, Jonzac, Mirambeau,  Montendre, Montguyon, Montlieu, Saint-Genis. | 120 | 78,281 |  
          | MARENNES 4565   h.
 | 6 | Le Château, Marennes,  Royan, Saint-Agnant, Saint-Pierre, La Tremblade. | 34 | 53,120 |  
          | ROCHEFORT 27,012   h.
 | 5 | Aigrefeuille, Rochefort  (2), Surgères, Tonnay-Charente. | 41 | 67,
              116 |  
          | SAINTES 13,725   h.
 | 8 | Burie, Cozes, Gémozac,  Pons, Saintes (2), Saint-Porchaire, Saujon. | 110 | 104,604 |  
          | S'-JEAN-D'ANGéLY 7,172   h.
 | 7 | Aulnay, Loulay, Matha,  Saint-Hilaire, Saint-Jean-d'Angély, Saint-Savinien, Tonnay-Boutonne. | 120 | 82,127 |  Abrégé Historique
 Saintes (Mediolanum) était la capitale des Santones, peuple celte. Rattachée à  l'Aquitaine, elle avait pris rang parmi les cités civilisées et chrétiennes,  lorsque les Wisigoths y substituèrent leur autorité à la domination romaine.  La victoire de Vouiilé (507) donna tout le pays aux Franks ; mais ayant voulu  défendre ses nouveaux conquérants, les débris de la race mérovingienne, il fut  rudement châtié par Pépin (768). Sa position sur l'Océan le laissa sans défense  contre les Normands, qui le couvrirent deux fois de ruines. Landry, qui venait  d'être nommé comte, les laissa faire.La Saintonge, en 950, fut incorporée au duché  d'Aquitaine, par Guillaume Tète-d'Etoupes. Son petit-fils, Guillaume le Grand,  l'inféoda à Foulques Néra, comte d'Anjou, qui n'en porta jamais le titre de  seigneur ; mais Geoffroy-Martel, qui tenait à cette précieuse conquête, se la  fit restituer, les armes à la main, à la bataille de Chef-Boutonne (1060). Dans  le XIIe s., le second mariage d'AIiénor, héritière de l'Anjou et de  l'Aquitaine, fit entrer la Saintonge dans le domaine des Plantagenets. Aliénor,  qui se plaisait beaucoup dans cette province, s'illustra par la rédaction du  code maritime, connu sous le titre de Rôles et Lois d'Oléron, qui devinrent le droit commun  de la navigation à cette époque. L'arrêt de confiscation dont Jean-sans-Terre  fut frappé, après le meurtre d'Arthur de Bretagne, fut le signal d'une longue  lutte des Saintongeois contre la domination française. Sincèrement attachés aux  Anglais, ils favorisèrent plusieurs fois leur débarquement ; La Rochelle ferma  ses portes à  Philippe-Auguste.  En 1227, une puissante coalition entreprit de refouler les Français au delà de  la Loire ; déjouée par l'énergie de Blanche de Castille, elle se reforma avec le  concours de l'Angleterre et de l'Angoumois. S. Louis accourut et anéantit les  rebelles à Taillebourg (1241). Après celte victoire, le roi, par des scrupules  inexplicables, laissa l'étranger maître du sud de la Saintonge, ne se réservant  que le territoire de St. -Jean-d'Angély. Cette faute fut fatale à la province.  L'Anglais revendiqua ses anciennes possessions dès 1326, et la guerre,  commencée par l'irruption des Bâtards, aventuriers gascons, se prolongea jusqu'en 1452 avec  un caractère particulier d'acharnement. La Saintonge, cédée par le roi Jean,  reconquise par Duguesclin, revint à l'état, après la mort de son dernier  suzerain, Charles de Valois (1472).
 Le début du XVIe s. fut marqué en Saintonge  par l'établissement de la gabelle. Cet impôt souleva une explosion populaire  que le connétable de Montmorency éteignit dans des flots de sang. La Saintonge  n'embrassa qu'assez tard les idées de réforme ; elle fut pourtant le poste  avancé du calvinisme, qui, en 1577, ne laissait plus qu'un refuge aux  catholiques, Saintes. Malgré les défaites de Jarnac et de Moncontour, malgré la  prise de La Rochelle après cinq mois de siège (1573), le parti protestant avait  obtenu des concessions avantageuses, lorsque l'ambition des Guise ralluma la  guerre en organisant la Ligue. Les catholiques reprirent partout un avantage  marqué ; le roi de Navarre les battit à Coutras (1587), mais ils ne se soumirent  au Béarnais qu'après sa conversion. Toutefois ces luttes religieuses, pour  lesquelles la Saintonge s'était passionnée si vivement, n'étaient pas  terminées ; elles devaient laisser au XVIIe s.
 un terrible souvenir, le siège  de La Rochelle (1628). — L'histoire moderne de la  Charente-Inférieure n'a à enregistrer que l'incendie de notre flotte par les  Anglais devant l'île d'Aix (1808) et l'embarquement de Napoléon sur le Bellérophon à Rochefort (1815).
     BIOGRAPHIE
 L'historien protestant Agrippa d'Aubigné ; Tallemant  des Réaux, le  malin chroniqueur des Historiettes ;  le président Dupaty et son fils l'académicien Emm. Dupaty ; le  tragédien Larive ; le  voyageur Baudin ; le  grand physicien Réaumur ;  plusieurs naturalistes distingués, Lafaille, Quoy, Gaymard, Bonpland, Lesson ; le  médecin Guillotin, savant  modeste, qui eut le funeste honneur d'introduire en France la guillotine ; les  amiraux la Galissonniere, Latouche-Tréville et Duperré, qui concourut à la prise d'Alger ; le conventionnel Billaud-Varennes ; enfin Dufaure, orateur consciencieux, ministre intègre. STATISTIQUE
 TOPOGRAPHIE. — Le dép. de la Charente-Inférieure est maritime ; il est situé à l'O., entre 45° 5'et 46° 22'  de lat. N. Bornes : Vendée, Deux-Sèvres, Charente, Dordogne, Gironde ; et l'océan  Atlantique. Il tire son nom de sa position physique sur le cours inférieur de la Charente, fl. qui le traverse de l'E. à  l'O. — Pays bas et presque uniformément plat ; marais sur le littoral, côtes  basses, mais offrant de belles rades et plus. bons ports à l'embouch. des  fleuves. Iles de Ré, d'Oléron, de Madame et d'Aix. — Bassin de la Charente.  Riv. princip. : Charente, Seudre, Mignon, Boutonne, Sèvre-Niortaise (navig. ) ;  Tournay, Anteine, Né, Seugne, Larry. — Climat sain et tempéré, mais un peu vif  sur le littoral. — Canaux : de Brouage, de Niort à La Rochelle. 9 Routes nat.,  16 départ., 1 stratégique ; 10,100 ch. vicinaux. 8 phares et  fanaux.PRODUCTIONS. — Sols  dominants : calcaire, riche terreau, pierreux, gravier, sablonneux. Sol généralem. fertile, excell. pâturages. — Pays  agricole, maritime et d'exploitat. Excédant en céréales ; chanvre, moutarde,  fèves. Les meilleurs vins (rouges de Saintes et de Chapniers, blancs de Chérac  et de Surgères) ne sont que de bons vins d'ordinaire. élève de bétail assez  considér. ; chevaux estimés ; moutons de race améliorée assez nombr. ; volaille en  abondance ; abeilles. Pêche très-import., surtout d'huîtres et de sardines. Bois, 71,109  h. ; vignes, 111,682 h. — Exploitat. minérale : sel des marais  salants, gypse, marne, pierre à chaux et à bâtir, terre à poterie et à  creusets, tourbe. Le sel de ce dép. passe pour le meilleur de l'Europe ; les  marais salants couvrent une étendue de 11,000 h., et produisent par an près  de 1,200,000 q. m. Sources minérales à Archingeay, Pons, La Rouillasse, etc
 INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie est peu développée : eaux de-vie, lainages  grossiers, savon, sucre de betterave, poterie, tuiles et creusets, préparat. de  vinaigre et de criste marine confite ; fours à chaux, verreries, tanneries et  mégisseries. Les eaux-de-vie (300,000 hectol. ) sont en génér. excell.,  surtout celles des vins blancs de la Charente, qui prennent le nom  d'eaux-de-vie de « Cognac », et approchent de celles-ci en qualité, ainsi que  celles de Saint-Jean-d'Angély, de La Rochelle et des îles de Ré et d'Oléron. —  Le Commerce consiste en eaux-de-vie, sel, grains, vins, vinaigres, bois,  bestiaux, huîtres, sardines, poterie, creusets, sucre, etc. — 590 Foires.
 INSTRUCTION
        PUBLIQUE. — 1 Lycée. — 2 Collèges. — 9  établ. secondaires libres. —  1 école  normale d'Instituteurs. — 2 Cours normaux d'Institutrices. — 4 Pensionnats primaires. — écoles primaires : 322 de  garçons, 299 de filles, 148 mixtes. — 2 Séminaires. — 3 Biblioth. publ. — 9 Sociétés savantes. — 2 écoles d'hydrographie.
 
 VILLES   PRINCIPALES
 LA ROCHELLE, ch. -l., v.  grande et bien bâtie, près de l'Océan. Rues droites et larges, quelques-unes  garnies de portiques. Le port est divisé en trois parties : l'avant-port, qui s'étend assez loin vers la  mer ; le havre,  entouré de  quais superbes, et le bassin ; les bâtim. de 400 t. peuvent y entrer et y rester à flot.  La ville est défendue par des fortificat., ouvr. de Vauban, et par plus. tours.  On remarque l'Hôtel  de Ville, qui date de la Renaissance ; l'Arsenal, la Bourse, le Mail. Comm.  d'eaux-de-vie, de vins, de sels, de fers et de salaisons ; transactions avec la  Norvège, pêcherie de Terre-Neuve.Citons encore : les îles d'Aix, que l'on  peut regarder comme une pl. de guerre ; de Ré, entourés  de récifs et peuplée de pécheurs, et d'Oléron,  la plus importante, riche en  vins et en salines.Voir les autres gravures et textes sur La Rochelle au 19ème siècle
 
 JONZAC, s. la Seugne, est l'entrepôt des grains et  vins du pays.
 MARENNES, v. riche et commerç., entourée de  marais coupés de canaux, aurait acquis une gr. import. sans l'insalubrité de  son climat. Gr. comm. de sel, de bons vins rouges et blancs, et surtout  d'huîtres renommées.
 ROCHEFORT, à 16 k. de l'Océan,  s. la Charente. Ville toute moderne, dont les rues sont régul. et bien bâties,  défendue par des bastions et les forts de l'embouch. du fl. Le port, très-vaste, peut contenir, à  marée basse, des vaisseaux de haut bord ; onze cales reçoivent les bâtim. en  construct. Parmi les édif. : le nouvel Hôpital, l'Arsenal, la Fonderie de  canons. — Rochefort date du XIe s. ; le port a été creusé en 1666.
 SAINTES, anc. v., s. une mont.  baignée par la Charente. — L'église, surmontée d'une belle tour gothique ;  l'anc. Palais épiscopal ; la Biblioth. On y voit aussi les restes d'un arc de triomphe élevé à Germanicus, un amphithéâtre presque aussi  grand que celui de Nîmes, un cirque, un aqueduc et plus, autres débris  antiques. — Anc. capit. de la Saintonge.
 SAINT-JEAN-D'ANGELY, s. la  Boutonne, se recommande par les deux sièges mémorables qu'il soutint pour la  foi protestante, l'un contre Charles IX, en 1569, et l'autre contre Louis XIII,  en 1621.
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