POPULATION 295,763
hab. SUPERF1CIE.......608,325
hect.
Chef-lieu : DRAGUIGNAN, à 899 k. S.-E. de Paris.
DIVISION ADMINISTRATIVE.
Avant 1790, ce dép. faisait partie de la Provence (Basse Provence), et
du Comtat Venaissin. — Cour d'appel et Académie d'Aix. — 15e
Corps d'armée (Marseille); 1 place forte. — 5e Arr. maritime
(Toulon) ; 40 ports de mer. — 34e arr. forestier. — Diocèse
de l'évêché de Fréjus; église consist.
calviniste à Toulon.
3ARRONDISS |
|
29 CANTONS. |
145 COMM. |
POPUL.
de l'arrondt. |
DRAGUIGNAN
9,223 h. |
11 |
Aups, Callas, Comps, Draguignan, Fayence, Fréjus, Grimaud,
Lorgues, Le Luc,
Saint-Tropez, Salernes |
624 |
80,128 |
BRIGNOLLES
5,840 h |
8 |
Barjols, Besse, Brignoles, Cotignac, Rians, Roque-Brussane,
Saint-Maximin,
Tavernes |
54 |
64,538 |
TOULON
70,509 h |
9 |
Le Beausset, Collobrières,
Cuers, Hyères, Ollioules, La Seyne,
Solliès-Pont, Toulon-sur-Mer (2). |
29 |
145,097 |
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ABREGE HISTORIQUE.
Habité par les Deceales, les Oxibii,
les Liganni, etc., peuplades qui, selon toute probabilité,
ne se mêlèrent point avec les vainqueurs, le territoire
du Var fut soumis à Rome vers l'an 620 avant J.-C. Déjà des
colonies grecques s'étaient établies sur les bords de
la Méditerranée et y avaient fondé plusieurs villes,
entre autres Antipolis et Hieros (Antibes et Hyères).
Lors de la première division des Gaules, ce pays fut rattaché à la
1re Narbonnaise. Après le Ve s., il devint successivement la
conquête des Goths, des Wisigoths et des Franks.
Ce fut Lothaire qui érigea la Provence en royaume indépendant;
en 948, elle descendit au rang de comté. Louis XI la rendit au
domaine après la mort du bon René. Pendant le XIVe s.,
les Espagnols pillèrent deux fois les rives du Var et les soumirent à d'énormes
contributions. — En 1536, Charles-Quint envahit la Provence. Les
Français brûlèrent eux-mêmes la ville de Grasse,
pour n'y laisser aucune ressource à l'ennemi. Celui-ci saccagea
Brignoles; mais la bataille qu'il perdit à Aix le décida à retourner
en Italie. — Le pays eut beaucoup à souffrir des différentes
guerres politiques et religieuses qui agitèrent la seconde moitié du
XVIe s.; en 1659, les troubles de la Fronde se prolongeaient par une
sédition à Draguignan. Depuis la fin du XVIIe s., la Provence
a été envahie quatre fois : par le prince Eugène
et le duc de Savoie (1707); par les Autrichiens (1774); par les Anglais, à qui
les royalistes livrèrent Toulon (1793), et par les Alliés
en 1844.
BIOGRAPHIE
L'admirable comédien Q. Roscius, l'historien
Agricola et le poëte Corn. Gallus, tous trois nés,
dit-on, à Fréjus; — le savant Moreri ; le mathématicien
Peyresc ; le jurisconsulte Ortolan ; l'auteur des Templiers, qui
fut aussi un philologue distingué ; Ray-nouard ; le fameux orateur
sacré, Massillon ; le jurisconsulte Muraire ; deux membres du
Directoire, Barras et l'abbé Sieyès ; le joyeux Desaugiers,
que recommandent à la lois ses chansons et ses succès dramatiques.
STATISTIQUES
TOPOGRAPHIE. — Le dép. du Var est maritime
; il est situé au S.-E., entre 43° 5' et 43° 5'
de lat. N. Bornes : Basses-Alpes, Bouches-du-Rhône, Alpes-Maritimes,
et la Méditerrané. Il tire son nom du Var, rivière
qui le séparait de l'Italie à l'E. avant la formation
du département des Alpes-Maritimes.
— Pays couvert au N. par les contre-forts des Alpes, qui se divisent
en montagnes granitiques, calcaires, sablonneuses, etc. Iles d'Hyères,
des Ambiez, Madrague, etc. Côtes découpées par un grand
nombre de golfes, rades et ports, entre autres ceux de Fréjus, de Saint-Tropez,
de Cavalaire, d'Hyères, de Giens, de Toulon, des Lecques.— Bassin
du Var. Rivières principales : Argens, Jabron, Siagne, Artuby, Latay,
Gazami, Verdon, Bresque. Plusieurs étangs maritimes.— Climat doux
et variable; le vent le plus impétueux est le mistral qui souffle
du N.-O.
— 7 Routes nat., 19 dép. ; 690 chemins vicinaux.
PRODUCTIONS. — Sols dominants : bon terreau, craie ou calcaire,
pierreux, différentes sortes, gravier, sablonneux ; beaucoup de bruyères. — Pays
agricole et maritime. Céréales insuffisantes ; excellents
fruits du Midi, belles plantations de mûriers et d'oliviers, culture
très en grand des fleurs odoriférantes ; oranges, limons, grenades,
figues grasses, câpres, truffes, safran, plantes aromatiques. Les vins,
dont près d'un tiers est converti en eau-de-vie, sont abondants et de
bonne qualité; le muscat est recherché. On cite les crus de la
Malgue, Saint-Tropez, etc. Elève import, des abeilles et des vers à soie;
peu de chevaux et de gros bétail, beaucoup de mulets. — Bois, 54,215
h. 59a.; vignes, 67,657 h. — Exploitation minérale: fer,
plomb, manganèse, houille, marbres variés, albâtre,
granit, pierres de taille
INDUSTRIE ET COMMERCE. — L'Industrie fabrique grosse draperie,
liqueurs, huiles d'olives, savons recherchés, sel de Saturne,
bouchons de liège, cuirs, soie, papiers, verre, potrie. — Le
Commerce exporte huile, vins de liqueurs, eaux-de-vie, fruits confits,
raisins de caisse, figues, marrons, oranges, citrons, miels, poissons
salés, anchois, sardines, bois, corails et produits fabriqués. — 200
Foires.
INSTRUCTION PUBLIQUE. — 1 Lycée 1 Collège.
10 Etabl. second libres 1 Ecole norm, d'instit 6 Pensionn. prim. Ecoles
prim.: 149 de garçons, 133 de filles, 29 mixtes. 3 Sém.
1 Bibl. pub. & Ecoles d hydrographie. 2 Sociétés
savantes.
VILLES PRINCIPALES
DRAGUIGNAN, ch.-l. La fondation de cette ville
date du Ve siècle ; elle est bâtie près du Pis
au bas de la montagne du Cygne; un beau jardin botanique, un musée,
une bibliothèque sont ses principales curiosités. Sa position
en fait le centre du commerce des Basses-Alpes.
BRIGNOLLES, petite ville au milieu d'un pays délicieux.
La pureté de l'air qu'on y respire, sa position sur le penchant
d'une colline, la riche vallée de Cazami, l'abondance des céréales
et des vins de son territoire, la placent au rang des plus agréables
résidences du département.
TOULON, au pied d'une montagne, sur la Méditerranée.
Rues étroites, places irrégulières, excepté celle
du Champ-de-Bataille, entourée d'un double rang d'arbres. La
nouvelle ville, bâtie sur les anciennes fortifications, contient
de beaux boulevards et de beaux édifices. Le port, l'un
des plus vastes de l'Europe, est divisé en deux parties : le vieux port,
terminé sous Henri IV, et le neuf, construit par Louis
XIV, qui communiquent par un chenal. Citons le bassin de carénage,
la corderie, l'arsenal, les chantiers, la fonderie, l'école
des gardes-marine ; l'ancien bagne, qui contenait 2,000 forçats,
et; qui ne sert plus aujourd'hui qu'à recevoir les condamnés
en attendant leur départ pour les colonies. Parmi les monuments:
l'Hôtel de Ville, dont deux figures colossales, dans le
goût grotesque et sculptées par le célèbre
Puget, supportent le balcon. — Chef-lieu du département
jusqu'en 1793, époque de l'occupation anglaise, Toulon eut à subir
un assez long blocus. Bonaparte, simple chef de bataillon d'artillerie,
attaqua les forts extérieurs, qui commandent sa rade, et eurent
seuls à soutenir le feu des batteries.
Citons encore Fréjus, situé dans un
terrain marécageux. Le quai, la porte Dorée et la porte
de César sont les restes de son antique splendeur. Siège
d'un évêché. — Saint-Tropez jouit,
dans un petit golfe, de l'air le plus pur et d'une position charmante.
Son port est défendu par une citadelle, et ses côtes, hérissées
de roches à fleur d'eau, abondent en coraux qui passent pour les
plus beaux de la Méditerranée. — Hyères, connue
par ses sites et par la douceur de son climat. Ses habitations sont élégantes,
mais ses rues sont escarpées, étroites et tortueuses. Le
sol des îles d'Hyères, jadis fertile, est aujourd'hui tout à fait
stérile. Station hivernale très-recherchée. — La
Seyne, port de construction, chantiers importants occupant trois
mille ouvriers environ pour la construction des navires en fer, pour
la France et les marines étrangères.
Variétés
« Sous les rapports physiques, les Provençaux
forment la nuance et le passage entre les peuples du nord et ceux du
midi de l'Europe. Ils ont en général les cheveux châtains,
quelquefois noirs, rarement blonds ; la peau brune, le regard vif et
pénétrant, la physionomie spirituelle, mais passionnée.
Leur taille est communément moyenne. Incapables d'un long travail,
ils n'ont que le premier feu ; ils supportent avec peine le chaud et
la soif, plus facilement le froid et la faim, ce qui est un effet de
leur climat. Leur caractère est la légèreté,
l'inconstance et la timidité dans les entreprises. Ardents, inflammables,
exagérés, ils sont francs et braves ; on les irrite par
la violence. Le peuple est plus superstitieux que fanatique. Dans les
villes on rencontre plus d'esprit que de lumières, plus d'imagination
que de jugement.
« Aux bocages riants succèdent, près de Toulon, les Gorges
d'Ollioules, vallon sauvage, formé par des montagnes arides, dont
les escarpements et les profils bizarres s'élèvent en pyramides
prêtes à s'écrouler, ou prennent la forme de vieux remparts
en ruine. Près de la limite du département, on va visiter la
grotte de la Sainte-Baume, que la tradition dit avoir été habitée
par sainte Madeleine. Cette cavité, creusée par la nature, fut
pendant longtemps convertie en église. Elle est ornée d'élégantes
stalactites : mais ce qui surtout dédommage de la fatigue qu'on éprouve
en gravissant cette montagne, c'est le coup d'oeil dont on jouit à mesure
que l'on s'élève : à l'E. et au N., ses flancs, taillés
en pic, offrent un précipice ; au S et à l'O., on aperçoit
la mer, l'embouchure du Rhône et les plus belles campagnes de la Provence. » |