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Les villes à travers les documents anciens

Page de garde de l'Album du Dauphiné - 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Romans dans la Drôme, vers 1830

 

Romans vers 1830 par Victor Cassien - gravure reproduite puis restaurée numériquement par  © Norbert Pousseur
Romans vers 1830, gravure de Victor Cassien de l'Album du Dauphiné (1835)
voir ci-dessous la même gravure, zoomableCette photo peut être transférée, sur demande, en haute définition

Voir aussi, sur ce site, le département de la Dröme en 1883

 

Texte extrait de l'Histoire des villes de France d'Aristide Guibert (éd. 1859)

Romans a eu pour berceau une abbaye fondée, dit-on, par Charlemagne, dans les premières années du IXe siècle. Son premier abbé fut un archevêque de Vienne, appelé Bernard ou Barnard, qui en fit la dédicace à saint Pierre et aux apôtres, et, afin de mieux assurer son indépendance, la plaça sous la protection immédiate du Saint-Siège : abbatia romana, abbaye romaine; telle est la véritable étymologie du nom de Romans.
L’abbaye de Saint-Barnard, car elle était également connue sous cette seconde dénomination, acquit bientôt une très grande célébrité; Charles le Chauve confirma tous ses privilèges, auxquels il en ajouta de nouveaux, et la soumit à l’église de Vienne, dont les métropolitains se qualifièrent dès lors abbés de Saint-Barnard. Le bourg, qui n'avait point tardé à se former autour du monastère, prit en peu de temps un tel essor que, dans le Xe siècle, il éclipsa les capitales même de province, par son extrême civilisation et les richesses dues au développement de son commerce. Les bourgeois avaient une charte d’affranchissement; ils envoyaient dans les contrées les plus reculées les produits de leur industrie : la principale était la fabrication des draps, si renommés qu’en Perse « ils tenaient lieu de monnaie par la voie d'échange. » La gaie science était aussi en singulier honneur à Romans; ses Cours d’amour avaient beaucoup de réputation, et ses troubadours et ses trouvères trouvaient toujours l’accueil le plus flatteur chez les Empereurs et les princes d’Allemagne.

En 1133, le comte de Grésivaudan, Guigues-Dauphin, alors en guerre avec l’archevêque de Vienne, brûla l’abbaye de Saint-Barnard, ainsi que le bourg de Romans, dont les bourgeois s’étaient ouvertement déclarés pour l’archevêque. Dès cette époque, les Romanais résolurent d’enfermer leurs habitations dans une bonne enceinte fortifiée, mais il ne leur fut possible de réaliser ce projet qu’en 1161, à cause de l’opposition constante de Guigues-Dauphin et de son successeur Guigues V. Au milieu du XIIIe siècle, leurs intérêts ayant changé, ils fournirent des renforts au comte de Valentinois, afin de secouer avec son aide le joug des chanoines de Saint-Barnard et de réaliser ainsi complètement leur émancipation; mais bientôt, se voyant environnés d’ennemis puissants, ils conclurent, pour conserver leurs franchises, un arrangement avec l’archevêque de Vienne, dont ils reconnurent tous les droits, entre autres celui de prendre à crédit dans la ville les provisions nécessaires à l’entretien de sa maison. Les bourgeois, de leur côté, furent maintenus dans tous leurs privilèges : un des plus curieux était celui qui, dans les ventes de maisons et de fonds de terre, conférait aux parents, jusqu’au troisième degré, la préférence sur tous les autres acquéreurs, moyennant le même prix.

Depuis de longues années, cependant, les Dauphins de Viennois convoitaient la possession de Romans. Humbert II, voulant se ménager une entrée dans la ville, s’était fait recevoir chanoine de l’abbaye de Saint-Barnard (1338). Après une guerre assez courte que les Romanais eurent l’imprudence de commencer, et durant laquelle Humbert fut excommunié par l’archevêque de Vienne et par le pape, ce prince s’empara de Romans (1342); il s’en fit ensuite accorder par Clément VI la moitié de la juridiction qui appartenait au Saint-Siège, et la ville et son territoire furent réunis au Dauphiné (1344). Ce fut à Romans, comme on sait, que Humbert II publia le statut delphinal (14 mars 1349). En 1366, l’empereur Charles IV exempta les habitants de cette ville, qu’il visita peu de temps après, de tous péages, soit par terre, sait par eau, sur les terres de l’Empire. Du reste, la commune n’avait point encore cessé sa lutte contre l’archevêque de Vienne qui, en 1437, lança un interdit général contre les habitants. A cette époque, Romans avait atteint l’apogée de sa puissance, puisque le Dauphin, depuis Louis XI, y résida d’ordinaire pendant tout le temps de son séjour en Dauphiné (1440-1453).

Les doctrines de Calvin séduisirent de bonne heure les Romanais ; ils refusèrent, en 1562, l’entrée de leur ville au gouverneur de la province, Maugiron. Les catholiques en formèrent le blocus, au mois de mars 1568, mais ils l’abandonnèrent presque aussitôt, la paix ayant été conclue quelques jours après. Henri III y présida en personne les états de la province, le 15 janvier 1575 ; et Henri IV, le 15 février 1590, y transféra le parlement et les autres cours judiciaires de Grenoble, occupée alors par les ligueurs. Pendant la guerre contre le duc de Savoie, Saint-Fériol, un des officiers du roi de France, chassa le comte de La Roche de la citadelle qu’il fit raser (1597). L’assemblée des trois ordres, tenue à Vizille, en 1788, s’ajourna au mois de septembre dans la ville de Romans ; les députés que le ministère, pour leur faire opposition, avait convoqués suivant l’ancienne division par bailliages, s’y rendirent aussi et y délibérèrent en commun avec ceux des trois ordres.

Romans, aujourd’hui chef-lieu de canton de l’arrondissement de Valence, renferme près de 10,000 âmes. La ville, propre et bien bâtie, est située dans une jolie plaine, sur la rive droite de l’Isère, que l’on y passe sur un très-beau pont de pierre communiquant avec le faubourg du Péage. Elle rappelle, dit-on, Jérusalem par la distribution et par le site : ce qui donne lieu à cette illusion, c’est le Calvaire, élevé sous François Ier. Romans, d’après Hesseln, avait à peine 4,500 habitants, avant la Révolution; c’était le chef-lieu d’une élection et le siège d’une justice royale.

Bibliographie : Chorier, Histoire du Dauphiné. —Valbonais. Histoire du Dauphiné. — Jules Ollivier, Essais historiques sur la ville de Valence. — L'Art de vérifier les Dates — Pilot, Recherches sur les Antiquités dauphinoises. — Annuaire statistique de la cour royale de Grenoble, par Pilot.

 


Texte extrait (sans la partie historique) du Guide pittoresque du voyageur en France - éd. 1838

Cette ville a été beaucoup plus peuplée qu’aujourd’hui. Un historien rapporte qu’en 1345 elle mit à elle seule plus de 4,000 hommes sur pied. Plusieurs épidémies contribuèrent à diminuer sa population; celle de 1505 enleva 4,000 habitants, et celle de 1628, 3,500.

Romans est une ville généralement bien bâtie, et fort agréablement située, sur la rive droite de l’Isère, que l’on y passe sur un fort beau pont de pierre par lequel elle communique avec le Bourg-du-Péage, et d’où l’on jouit d’une vue magnifique : un auteur qui a fait le voyage de la Terre-Sainte la compare à Jérusalem pour les sites et la distribution. Elle est ceinte de murailles flanquées de tours carrées et entourée d’un fossé ; en y entre par cinq portes.
Cette ville ne possède aucun édifice remarquable. On cite cependant l’église gothique de Saint-Antoine. La salle de spectacle, située au milieu de la belle promenade du Champ-de-Mars, est petite, mais bien décorée.
Patrie de l’infortuné Lally Tolendal; de Michel Servant, avocat-général au parlement de Toulon; de Floquet, célèbre troubadour du XIIIe siècle; du général Bon, tué au siège de Saint-Jean-d’Acre.

Fabriques de bas de soie et de filoselle, de draps, serges, ratines. Filature et moulinage de la soie. Tanneries. Fours à chaux et à plâtre. Culture en grand du mûrier.— Commerce de laine, chanvre, toiles, soie, vins excellents, huile d’olive, truffes noires, pelleteries, etc. — Hôtels de la Coupe d’or, du Lion d’or.

 


Texte extrait du Dictionnaire général de géographie universelle de Ennery et Hirth - éd. 1841

ROMANS, ville de France, Drôme, à 4 lieues N.-E. de Valence, chef-lieu de canton et poste ; siège d’un tribunal de commerce et chambre des manufactures. Cette ville est très agréablement située sur l’Isère, que l’on y passe sur un beau pont en pierre, qui la fait communiquer avec le bourg de Pont-du-Péage, situé sur la rive gauche; elle est jolie et bien bâtie; on y remarque l’église, d’une belle architecture gothique; la promenade du Champ-de-Mars et de vieilles murailles, flanquées de tours, dont une est penchée comme la fameuse tour de Pise.
Romans possède le séminaire du diocèse, une salle de spectacle et des établissements de bains. La culture en grand du mûrier, le moulinage et la filature de la soie, la fabrication d’étoffes de soie et de bonneterie y forment les branches principales de l’industrie. On y fait commerce de soie et de soieries, de vins fins, de liqueurs, d’huiles, de melons renommés, de truffes noires, de lin, chanvre, laine, pelleterie, etc.; 9000 habitants.
Romans doit son origine à un monastère fondé au onzième siècle, par un personnage nommé Romain, d’où la ville a autrefois porté le nom de St.-Romain.

Voir l'article de Wikipedia sur Romans





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