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Les villes à travers les documents anciens

Digne au 19ème siècle

Digne vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Digne vers 1835, gravure de Rauch
extraite du Guide pittroresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle)


Voir aussi la département des Alpes de Haute Provence en 1883

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).


DIGNE
, Dinia Bodionticorum, Diniensium, petite et très ancienne ville, chef-lieu du département des Basses-Alpes (3e arrondissement) et d’un canton, Tribunal de lère instance et de commerce. Société d’agriculture. Collège communal. Evêché. Séminaire diocésain. Cure. Gîte d’étape. Relais de poste.  Postes. Population 4,572 habitants -
Terrain jurassique, étage supérieur du système oolitique.

Autrefois évêché, parlement et intendance d’Aix, sénéchaussée, viguerie, séminaire, collège, 3 couvents.

Digne et son pont sur la Bléone vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Digne et son pont sur la Bléone vers 1870
extraite de la Géographie illustrée de la France - Jules Verne - Hetzel - 1876
(collection personnelle).

Histoire : L’origine de Digne remonte à une haute antiquité ; son premier nom était Dinia. Elle était la capitale des Bodiontici, peuplade celto-lygienne, alliée, et même faisant partie des Albici, nation qui avait pour capitale la ville de Riez ; mais il ne reste aucun monument qui puisse attester son ancienne existence. Les invasions désastreuses et successives de tant de peuples barbares qui exercèrent tour à tour leurs ravages dans la Provence, pendant la durée de cinq siècles ; la présence calamiteuse des Vandales, des Goths, des Lombards, des Sarrasins, etc., qui s’adonnaient aux plus furieux excès, forcèrent les habitants de se réfugier sur une hauteur voisine, où ils formèrent une ville qu’ils entourèrent de murs, dont il reste encore quelques traces.
Digne embrassa de bonne heure le christianisme et fut érigée en évêché en 340. Cette ville s’accrut rapidement et forma deux villes ou parties distinctes : la cité, bâtie autour du mont St-Charles, qui est la Digne moderne, et le bourg, situé près de la première, où l’on bâtit plus tard une vaste église dont on voit encore les ruines imposantes.
Les guerres de religion amenèrent la ruine du bourg ; quatre fois les religionnaires le saccagèrent, notamment en 1562 et 1591 ; la peste de 1629 le dépeupla entièrement, et depuis cette époque il fut totalement abandonné. Ce fléau destructeur affaiblit tellement la population de la ville de Digne, que du nombre de 10,000 habitants auquel s’élevait alors sa population, elle descendit à celui de 1,500, et que depuis elle ne s’est jamais élevée à 5,000.

Les armes de Digne sont : d'azur à une fleur de lis d'or en cœur, une croisette d'argent en chef, et la lettre capitale D de même en pointe.

Digne sur la Bléone vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Digne sur la Bléone vers 1850
extraite de La France illustrée (en 5 volumes) - V.A. Malte-Brun - 1855
(collection personnelle).

Situation : La ville de Digne est située au pied des Alpes, sur le torrent de la Bléone, qui y reçoit le Mardaric et le ruisseau des Eaux-Chaudes. Elle s’élève d’une manière pittoresque sur un mamelon que surmonte un roc sur lequel est bâtie l’église, dont le clocher, surmonté d’un dôme en fer, domine toute la ville. Ce roc porte aussi la prison, environnée de fortes murailles. La partie la plus ancienne de cette cité est généralement mal bâtie, les rues en sont étroites, tortueuses et malpropres. La préfecture, le palais de justice, le collège, le séminaire, les casernes et plusieurs autres bâtiments publics sont de construction moderne. Au bas du mamelon qui porte la ville, le boulevard Gassendi, large, bien entretenu, ombragé de beaux platanes, forme une promenade agréable ; il est orné d’un château d’eau, et à son extrémité, vers l’ancien bourg, d’une belle fontaine décorée de colonnes. Le cours des Arêts, formé par une terrasse et voisin du boulevard, est aussi orné d’une belle fontaine jaillissante.

On remarque encore à Digne la bibliothèque publique, renfermant 3,000 volumes, la pépinière départementale, etc.

A 87 km S.-S.-E. de Gap, N.-O. de Nice, 744 km S.-E. de Paris. Longitude, orientale,  3° 54'4" ; latitude,,44°5' 18".
L'arrondissement de Digne est composé de 9 cantons : Barème, Digne, la Javie, les Mées, Mézel, Moustiers, Riez, Seyne, Valensole.

Les environs de Digne sont agréables et pittoresques ; la vallée de la Bléone est spacieuse, verdoyante, bordée de jardins, de vergers et de maisons de campagne. A quelques minutes au nord de la ville, sur la route de Barcelonnette, sont les restes de l’ancienne cathédrale, que la tradition fait remonter au règne de Charlemagne : malgré l’état de dévastation où se trouve cet édifice, on aperçoit encore, sur certaine partie des murs extérieurs, des traces de peinture à fresque. Celles placées au-dessus de l’autel des âmes du purgatoire sont remarquables par la bizarrerie de la composition. Le peintre a imaginé de placer sur une ligne les sept péchés capitaux, représentés par des personnages allégoriques. Au-dessus de chacun d’eux, on voit la vertu opposée, exprimée par un buste de saint ou de sainte ; et au-dessous se trouve la peine réservée dans l’enfer à celui qui se livre au péché. Parmi ces peintures, il s’en trouve d’assez singulières. Chaque cadre est surmonté d’un écriteau en patois du pays.

Patrie du général baron Desmichels.
De l’abbé d’Hesmivy d’Auribeau.

Fabriques de cuirs. — Commerce de fruits secs et confits, particulièrement de pruneaux et pistaches ; de graines de trèfle et de chanvre ; miel, cire jaune ; laines, toiles, chanvre ; peaux de chevreaux ; coutellerie.

Foires les 30 novembre, 23 décembre, 1er vendredi et 3e samedi de janvier, février, mars et avril, lundi après les Cendres, lundi après Quasimodo, lundi après la Fête-Dieu, après la St-Julien et  la Toussaint.

 

Bains de Digne vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Les bains de Digne vers 1830, gravure sculptée par Dousseau et Chamoin
extraite du extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).

EAUX THERMALES DE DIGNE.
A 2 km de Digne, on trouve, au pied d’une montagne, dans une position agreste, un établissement d’eaux thermales assez fréquenté. Il consiste en un seul corps de logis construit le long d’un rocher auquel il est tout à fait adossé. Cinquante à soixante baigneurs peuvent s’y loger. Les bains sont au nombre de quatre, désignés sous les noms de St-Jean, St-Gilles, Notre-Dame, et des Vertus. Ce dernier, qui est le plus grand, ne peut contenir à la fois que dix ou douze baigneurs. Les étuves, les douches, les bains de St-Jean et de St-Gilles n’ont rien reçu de l’art ; c’est dans le roc que le temps a creusé ces piscines salutaires. Tous ces bains sont alimentés par quatre sources. Une cinquième source, qui jaillit dans une cour, sert à la boisson. Les eaux thermales de Digne sont connues depuis très longtemps ; Ptolémée et Pline en ont fait mention.

Saison des eaux. Les eaux de Digne se prennent depuis le 1er mai jusqu’au 1er septembre. La nourriture y est bonne et à un prix modéré. Les montagnes environnantes offrent des promenades agréables et pittoresques.
Propriétés médicinales. Les eaux de Digne s’emploient avec le plus grand succès pour la guérison des blessures, des vieilles plaies d’armes à feu, les paralysies anciennes, les rhumatismes chroniques, les affections cutanées, la stérilité. En boisson, elles produisent de bons effets dans les obstructions, les tumeurs scrofuleuses, les vertiges.
Mode d’administration. On boit ces eaux le matin, à la dose de 4 ou 5 verres. Les bains renferment des étuves taillées dans le roc, et des douches ascendantes et descendantes.

 

Digne contre les montagnes vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Digne adossée à ses montagnes vers 1830, gravure d'Hostin
extraite du extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).

 

Bibliographie :

  • Richard (Sébastien). Les Bains de Digne en Provence, 1617, in-8 ; 1619, in-8.
  • Lautaret (de). Les Merveilles des bains naturels  et des étuves naturelles de la ville de Digne en Provence, 1620, in-8.
  • Mémoire sur les bains de Digne, 1702, une feuille in-folio.
  • Eaux de Digne (Hist. de la société royale de médecine, t. 1, p. 336).
  • Buret. Notice sur les eaux de Digne (Journal de médecine militaire, t. 2, p. 13).
  • Valentin. Notice sur les eaux de Digne (Journal de médecine, t. 21, p. 186).
  • Notice sur les eaux de Digne (Dictionnaire minéralogique et hydrologique de la France, t. 1, p. 300).
  • Lettres sur Digne, in-8, 1843 (Extrait des Annales des Basses-Alpes, 1842, 5° année).


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Zoom sur Digne vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Digne contre les montagnes vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur    Zoom sur Les Bains de Digne vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Zoom sur Digne sur la Bléone vers 1850 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Digne et son pont sur la Bléone vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

 

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