Accueil Présentation Lieux 900 photos Cartes - Gravures Thèmes Personnages


 

Les villes à travers les documents anciens

Descriptions de Metz au 18e et 19ème siècle

Le Sas à Metz vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Sas à Metz vers 1830, gravure de Rauch
publiée dans le Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle).


Voir aussi le département de la Moselle au 19ème siècle


 

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).

METZ. Divodurum Mediomatricorum, ancienne, grande et très forte ville, chef-lieu du département de la Moselle (pays Messin), du 2e arrondissement et de 3 cantons. Bonne ville n° 14. Place de guerre de 1ère classe. Gîte d’étape. Cour royale d’où ressortissent les départements de la Moselle et des Ardennes. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Chambre et Bourse de commerce. Chef-lieu de la 3e division militaire. Académie universitaire. École royale d’application d’artillerie et du génie. Collège royal. Société des lettres, des sciences et des arts. Société d’encouragement de l’agriculture et de l’industrie. Écoles gratuites de dessin, de peinture, d’enseignement mutuel pour la musique. Cours publics d’accouchements et de botanique. Évêché, séminaire diocésain, école secondaire ecclésiastique. 7 cures. Pépinière départementale. Mont-de-piété. Bureau de poste. Relais de poste. Population 52,763 habitants.
Terrain jurassique, calcaire à griphées.

À 157 km N.-O. de Strasbourg, 57 km N. de Nancy, 316 km E. de Paris. Long, orient. 3° 50' 13", lat. 49° 7' 10".
L’arrondissement de Metz est composé de 9 cantons : Boulay, Faulquemont, Gorze, Metz 1er canton, Metz 2ème canton, Metz 3e canton, Pange, Verny et Vigy.

Autrefois ville forte, citadelle et évêché, capitale du pays Messin, gouvernement de province et particulier, parlement, chambre des enquêtes et des comptes, chancellerie, bailliage royal et présidial, chef-lieu d’intendance, bureau des finances, maîtrise particulière, recette des finances, des domaines et bois, table de marbre, chambre de police, prévôté générale de maréchaussée, bureau, tribunal et fermes des traites et du tabac, justice consulaire, juridiction de la marque des fers, société royale des sciences et arts, direction de l’artillerie et du génie, école de cavalerie, chambre syndicale, quatre chapitres, deux séminaires, un collège, abbaye de filles et chapitre royal, quatre abbayes d’hommes ordre de St-Benoit, couvents de grands carmes, de capucins, d’augustins, de carmes déchaussés, de célestins, de dominicains, de minimes et de récollets, de carmélites, dominicaines, Ste-Claire, de la congrégation de l’Ave Maria, de la Madeleine, du Refuge, de la Propagation, de la Visitation, d’ursulines et de bénédictines.

Tacite est le premier qui ait fait connaître la capitale des Mediomatrici. Ptolémée, l’Itinéraire d’Antonin et la Table de Peutinger en font aussi mention. Elle avait pris ce nom du peuple dont elle était la capitale dès le temps d’Ammien Marcellin, qui la nomme Mediomatrici ; le nom Mettis, d’où est dérivé celui de Metz, était déjà en usage dès le commencement du Ve siècle, et on le trouve dans la Notice de l’empire. Les mesures de la Table et de l’Itinéraire confirment les faits historiques sur l’identité de position de Divodurum et de Metz. Six routes romaines qui se joignent à Divodurum conduisent à Metz, en partant à Augusta Trevirorum, Trêves, Argentoratum, Strasbourg, Tullum, Toul, et Durocortorum, Reims.

Vue générale de Metz vers 1875, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Metz vers 1875
gravure publiée dans la Géographie générale - physqiue, politique et économique - Louis Grégoire - 1877
(collection personnelle)

Metz, avantageusement situé dans un pays fertile, au confluent de la Moselle et de la Seille, dont l’une est navigable jusqu’au Rhin, .fut pour les Romains un poste important, un agréable séjour. De nombreux monuments, dont il ne reste plus que de faibles vestiges, attestent le haut degré de splendeur où cette ville était parvenue sous les empereurs. Elle eut un vaste amphithéâtre, une naumachie, des thermes, un palais impérial, des magasins militaires et une garnison toujours nombreuse, pour repousser les Allemands qui sans cesse menaçaient d’envahir les Gaules. Metz était traversée par six grandes routes, d’où les légions pouvaient au besoin, se porter sur tous les points les plus éloignés, du vaste empire romain.

Sous les enfants de Clovis, Metz devint capitale du royaume d’Austrasie. Lors de la décadence de la maison de Charlemagne, cette ville et sa province passèrent sous la domination des empereurs d’Allemagne. Ces souverains, voulant opposer un rempart à la France qui convoitait toujours Metz et la Lorraine comme une portion de ce royaume, rendirent Metz puissante et forte en lui laissant une sorte de liberté politique. Devenue libre et rendue imprenable, cette ville fut rarement en paix dans l’intérieur de ses murailles, ayant sans cesse à lutter contre les prétentions d’une bourgeoisie turbulente et celles d’un hautain clergé qui voulait l’asservir. La convoitise de la France, les agressions perpétuelles des ducs de Lorraine, les ravages des grandes compagnies, la protection chèrement achetée de la cour de Rome et de l’empire devinrent autant de causes de révolutions qui préparèrent la chute de la république messine.

En 1552, sous Henri II, Metz, obligée de recourir au protectorat de la France, perdit sa liberté. Charles-Quint voulut s’en emparer en 1552, et la défense de Metz par le duc de Guise fut comptée parmi les événements les plus marquants du XVIe siècle. Charles-Quint avait passé le Rhin le 15 septembre avec une armée de soixante mille hommes. Il avait sous ses ordres le marquis de Marignan et le duc d’Albe, qui étaient renommés pour leurs talents militaires. Le 19 octobre, cette armée parut devant Metz, et le duc d’Albe commença aussitôt à investir la place. Charles-Quint s’était arrêté à Thionville, car sa santé délabrée ne lui avait pas permis de supporter plus longtemps la vie des camps. Henri II, de son côté, avait assemblé une armée à 40 km à l’ouest de Metz ; mais ses généraux lui conseillèrent de laisser l’armée impériale se fatiguer à un long siège, dans une saison si défavorable, plutôt que de lui présenter la bataille. Ainsi le roi se borna à envoyer des corps détachés pour inquiéter l’ennemi et lui couper les vivres. Les Impériaux s’opiniâtrèrent cependant à continuer le siège, et déjà l’artillerie avait ouvert de larges brèches dans la muraille. Mais derrière ces brèches s’élevaient de nouveaux remparts qui défendaient l’entrée de la ville assiégée. Tous les assauts furent repoussés, et il devint impossible de ramener à l’attaque les Impériaux découragés. Charles-Quint voulut encore une fois essayer sur ses soldats l’effet magique de sa présence ; il se fit transporter au milieu du camp ; leur courage en fut ranimé ; mais le dernier effort fut encore impuissant. Déjà onze mille coups de canon avaient été tirés contre les remparts de Metz ; les soldats, enfoncés dans la fange glacée, moissonnés par les maladies, étaient hors d’état de combattre ; enfin l’empereur leva le siège le 1er janvier 1553, après avoir vu périr trente mille de ses meilleurs soldats. « La fortune, dit-il, avec une douleur amère, n’aime point les vieillards ; » et il ordonna la retraite, qui fut désastreuse. Depuis lors Metz n’a point cessé d’appartenir à la France (mais pas à partir de 1871 - ndr).

L’industrie messine a été longtemps florissante. Au moyen âge Metz était une ville de luxe et de plaisirs : de tous les points de l’Allemagne on accourait à ses fêtes. « Si j’avais un Francfort, disait-on, je le dépenserais à Metz. » Les infinies variétés des monnaies de l’Europe y avaient habituellement cours ; soixante changeurs suffisaient à peine au commerce d’argent qui s’y faisait.

Metz est une des villes de l’Europe les plus anciennement pavées, et l’une de celles où l’on ait fait le premier usage d’artillerie : on y avait une artillerie volante dès 1512. L’imprimerie y fut introduite en 1480 : ainsi Metz est l’une des dix premières cités françaises où l’art de Gutenberg se soit introduit. Dans le cours du XVe siècle, on y jouait des comédies de Térence et beaucoup de mystères ; ces dernières représentations eurent lieu à Metz presque aussitôt qu’à Paris.

L’étendue et la population de Metz ont singulièrement varié sous les Romains, cette ville s’étendait entre les rivés de la Seille et de la Moselle, dans une étendue de 6 km. À la fin du XVe siècle, il fallut la resserrer pour résister à Charles VI et au duc de Lorraine, René Ier. Resserrée de nouveau en 1552, elle perdit ses faubourgs, ses riches églises, ses monuments somptueux, et devint une ville forte de premier ordre. La révocation de l’édit de Nantes, fatale à son industrie et à sa civilisation, l’a été plus encore à sa population. D’autres événements malheureux la réduisirent à 22,000 âmes, de 60,000 qu’elle était avant l’invasion de Charles-Quint. On y compte aujourd’hui 52,753 habitants et 10,000 hommes de garnison.

Les armes de Metz sont : parti d’argent et de sable. — L’écu est surmonté d’une puce lie couronnée de tours, tenant une palme, de la main gauche, pour indiquer que depuis qu’elle a été fortifiée cette ville n’a jamais été prise.

Cette ville est généralement bien bâtie et décorée de plusieurs, beaux édifices. Toute la partie de la ville située sur la rive droite de la Moselle est bâtie en amphithéâtre ; celle qui occupe la rive gauche est unie. La plupart des rues, quoique élargies et alignées depuis un siècle, sont encore étroites, tortueuses et incommodes, quelques-unes de celles qui se trouvent sur la rive droite de la Moselle sont escarpées et inabordables aux voitures. Metz est après Strasbourg la ville la mieux fortifiée de la France.

La cathédrale de Metz et le pont des Basses grilles vers 1825 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale de Metz et le pont des Basses grilles vers 1825, gravure de Goblain
publiée dans le Nouveau voyage pittoresque de la France - Osterwald - 1827
(collection personnelle)

Metz est environné au couchant et traversé par la Moselle. La Seille entre dans la ville, au sud, après s’être auparavant partagée en deux bras, dont le plus petit baigne les murs des remparts et y entretient une eau verdâtre et vaseuse ; le bras qui entre dans la ville est retenu par plusieurs vannes, fait tourner plusieurs moulins, et sert principalement aux tanneries. On passe ces deux rivières sur dix-sept ponts.

 

Metz le long de l'eau, vers 1845, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Metz le long de l'eau, gravure vers 1845,
publiée dans l'Histoire pittoresque des villes les plus remarquables de la France, ...
Hippolyte Fournier - 1849 - (collection personnelle)

 

Maisons et activités au bord de l'eau à Metz, gravure vers 1845, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Maisons et activités au bord de l'eau à Metz, gravure vers 1845
publiée dans l'Histoire pittoresque des villes les plus remarquables de la France, ...
Hippolyte Fournier - 1849 - (collection personnelle)

La plupart des maisons de Metz sont bâties solidement en pierres de taille, presque toutes se composent d’un rez-de-chaussée surmonté de deux ou trois étages. Quelques constructions du moyen âge, de la renaissance ou du XIXe siècle sont décorées de bas-reliefs. Dans certaines rues les maisons, peu profondes, ne se composent que d’un seul corps de logis ; dans d'autres elles en présentent jusqu’à trois et quatre, séparés les uns des autres par de petites cours humides et mal aérées.

On peut diviser la population en trois classes sous le rapport des cultes qu’elle professe ; la majorité est catholique, la seconde classe juive, la troisième protestante. Autrefois des ligues de démarcation bien tranchées les séparaient. Il n’en est plus de même aujourd’hui : catholiques, calvinistes, israélites, vivent confondus et dans la plus parfaite harmonie. Les juifs ont commencé, depuis trente années, à quitter leur quartier humide et malsain pour habiter les autres parties de la ville. Quelques alliances même ont lieu entre la jeunesse des autres cultes et la leur ; la mise des enfants d’Israël devient de jour en jour plus conforme encore à celle des autres habitants, et si les plus dévots d’entre eux conservent encore le vaste chapeau à trois cornes, la culotte de velours et la barbe en pointe, au moins on ne voit plus les chapeaux jaunes, les manteaux noirs, les rabats blancs et les barbes sales qui faisaient des juifs du XVIIIe siècle une race toute spéciale, vouée à la risée publique.

 

Porte des Allemands en sortant de Metz vers 1825, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Porte des Allemands en sortant de Metz vers 1825,
gravure de Goblain publiée dans
le Nouveau voyage pittoresque de la France - Osterwald - 1827
(collection personnelle)



La porte des Allemands en entrant dans Metz vers 1835, gravure de Rauch et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La porte des Allemands en entrant dans Metz vers 1835, gravure de Rauch
publiée dans le Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle)

On compte à Metz neuf portes garnies de ponts-levis, dont six seulement servent aux relations extérieures ; plusieurs de ces portes sont répétées deux, trois et même quatre fois, suivant les différents ouvrages de fortifications qui les défendent.

Vue latérale de la porte des Allemands de Metz vers 1870 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue latérale de la porte des Allemands de Metz vers 1870
gravure publiée dans la Géographie illustrée de la France - Jules Verne - 1876
(collection personnelle)


Ce sont la porte de St-Thiébaut, aboutissant à la route de Nancy et du midi du royaume ; celle de France, à la route de Paris ; celle de Thionville, aux routes de Longwy, Thionville et de toute la Belgique ; celle des Allemands, aux routes de Sarrelouis, de Mayence et de toute l’Allemagne ; celle de Mazelle conduit à Strasbourg, et c’est par là qu’arrivent les riches produits des salines royales de la Meurthe. La porte du Saulcy conduit dans une île de la Moselle, occupée par des chantiers de bois, par la poudrerie et par une lunette qui couvre l’ouest de la ville et les deux bras de la Moselle. La porte de Chambière conduit à une autre île où sont le polygone de l’artillerie, le champ de manœuvre de la garnison, le port de la ville, des fabriques et diverses habitations, le cimetière des deux premières sections ; la porte de Ste-Barbe, située à l’extrémité de la rue principale du quartier des juifs, ne conduit qu’à l’arsenal de l’artillerie placé dans une île de la Seille, entre les remparts de la ville et le fort de Belle-Croix.

 

Le Fort Moselle à Metz, vers 1835, gravure de Rauch reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Le Fort Moselle à Metz, vers 1835, gravure de Rauch
publiée dans le Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle)

Les anciennes fortifications ont été remplacées par des ouvrages immenses construits d’après le nouveau système de défense, exécutés sous les ordres des maréchaux de Vauban et de Belle-Isle. Les plus importants sont les forts de Belle-Croix et de la Double-Couronne. Le premier, commencé en 1731, couvre toute la partie orientale de la ville, depuis la porte des Allemands jusqu’à la Moselle ; il est établi sur le coteau de Désiremont, qui prit le nom de Belle-Croix, à cause d’une grande croix placée autrefois sur son sommet. La science des fortifications a été, pour ainsi dire, épuisée dans la construction des ouvrages de ce fort, qui ont un très grand développement. La première pierre du fort de la Double-Couronne ou de la Ville-Neuve a été posée par le maréchal de Belle-Isle, le 29 juin 1728 ; les troupes qui y ont travaillé ont campé pendant deux ans dans la plaine du Ban-St-Martin. Ce fort, qui a une double enceinte de fossés remplis d’eau, et dont les fortifications rasantes sont d’une approche très difficile, a été achevé en trois ans ; il défend la partie septentrionale de la ville. — En 1737 on construisit entre les portes de St-Thiébaut et de Mazelle une redoute considérable en terre, qui prit le nom de Pâté. Lorsqu’on élève les eaux de la Seille, elle forme une île, et l’on y pénètre de l’intérieur de la place par une galerie souterraine. — Au moyen de la retenue qui se fait au pont des Arènes et aux écluses des Allemands, les eaux de la Seille s’exhaussent de 8 m, et forment un lac qui s’étend à plus de 4 km.


L’esplanade. De l’une des portes les plus importantes, celle de St-Thiébaut, on arrive | par un chemin très court au centre de la ville, à l’une des plus belles promenades qui existent en Europe. Les premières allées de cette promenade furent plantées d’arbres en 1790 ; mais elle s’agrandit beaucoup lorsqu’en 1802 on entreprit de combler les fossés larges et profonds de la citadelle, sur lesquels elle est établie. Achevée en 1816, elle offre à la vue le plus riant spectacle. De là se découvre aux yeux le superbe bassin de la Moselle, un paysage riche et varié, de vastes prairies, de nombreux villages groupés en amphithéâtre sur les coteaux qui bornent l’horizon du sud au nord, et qui, tapissés de vignes, couronnés de bois, présentent l’aspect le plus gracieux. Entre les rues de cette promenade on a formé une grande place d’armes pour les exercices et parades militaires.

Militaire-élève de Metz vers 1835 gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Militaire élève de Metz vers 1835,
gravure de Pauquet et Verdel
publiée dans Les français par eux-mêmes - 1840
(collection personnelle)

L’arsenal, établi sur l’emplacement d’une abbaye fondée dans le xe siècle, est moins remarquable par son développement et l’étendue de ses bâtiments que par l’immensité. des ressources qu’il assure constamment à l’armée : la salle d’armes contient environ 80,000 armes de guerre. Parmi les objets remarquables qui se trouvent dans ce bel établissement, nous citerons la fameuse coulevrine en bronze prise à Ehrenbreitstein, l’une des pièces les plus extraordinaires pour leur dimension. La longueur totale de cette pièce est de 4 m 664 mm ; son diamètre à la culasse extérieure est de 714 mm, et à la volée de 425 mm ; le poids du boulet serait de 80 kg ; celui de la pièce est de 1,319 kg.

 

 

La cathédrale de Metz vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale de Metz vers 1835, gravure de Rauch
publiée dans le Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle)

La cathédrale au coeur de Metz vers 1845 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale au coeur de Metz vers 1845, gravure de F. A. Pernot
publiée dans Les beautés de la France - Girault de Saint-Fargeau - 1850
(collection personnelle)

La cathédrale est un magnifique édifice dont les fondements furent jetés en 1014 par l’évêque Thierry. Cette vaste basilique, dont la construction élégante, délicate et hardie sera toujours un sujet d’étonnement et d’admiration, resta imparfaite jusqu’en 1323. À cette époque il fut repris par l’évêque Adémar de Monthil, qui continua la nef jusqu’à Notre-Dame de la Ronde. En 1486 Jacques de Linange, vicaire général du diocèse, entreprit de construire la chapelle collatérale de Notre-Dame de la Tierce. En 1497 on abattit une des tours dont Charlemagne avait fait orner cette basilique ; elle avait eu près de cinq siècles et demi d’existence.
En 1503 le chapitre et Henri de Lorraine jetèrent les fondements des deux dernières travées de la nef, ainsi que du chœur et de la seconde chapelle collatérale, dont l’ensemble forme une magnifique croix latine. Ce grand ouvrage ne se termina qu’en 1519. Les vitres du chœur, en verres peints, furent posées en 1521, 1523 et 1526, par Antoine Bousch, vitrier originaire de Strasbourg. On est encore frappé de la beauté des dessins et de la vivacité des couleurs, que trois siècles n’ont pu altérer. Enfin ce beau monument ne fut achevé entièrement qu’en 1546, et il fut béni le 24 mai de la même année. Pour donner une idée de sa légèreté, il suffira de dire que les vitres dont il est percé ont 4,071 m².
La cathédrale est longue de 121 m 15 cm ;
La largeur de la nef est de 14 m 59 cm ;
Celle des collatéraux de 15 m 29 cm ;
La hauteur de la nef, sous voûte, est de 33 m 19 cm, celle des collatéraux de 16 m 24 cm.
Les deux grandes chapelles collatérales du chœur ont chacune 16 m 24 cm de longueur sur 15 m 59 cm de largeur. La flèche, qui est sculptée et percée à jour, est haute de 121 m 15 cm. La ville la fit construire en 1497 ; la tour sur laquelle elle repose fut bâtie en 1381. En 1764 le chapitre de la cathédrale fit construire le portail actuel de la cathédrale, à cause du rétablissement de la santé de Louis XV dans cette ville. Le roi voulut contribuer, et l’une des inscriptions dont ce portail est décoré en fait mention. Le chœur, tel qu’il est aujourd’hui, a été construit en 1810.

Notre-Dame de la Rondes On ignore la date de la collégiale ; on sait seulement qu’en 1130 elle fut rétablie par l’évêque Etienne de Bar, qui rebâtit l’église dont le chœur subsiste I encore aujourd’hui.

L’église de l’abbaye de St-Vincent fut commencée en 1248, et n’a été consacrée qu’en 1376. Les deux dernières travées et le portail ne datent que de 1754 à 1756 ; elle sert aujourd’hui d’église paroissiale. En 1804 on a établi dans la maison conventuelle un lycée qui est maintenant le collège royal.

Hôpital militaire. Le magnifique hôpital militaire qui est contigu aux casernes fut construit sous le règne de Louis XV. Les bâtiments qui le composent, placés au bord de la Moselle, forment deux carrés longs, dont les cours spacieuses sont plantées d’arbres ; ils sont traversés par un large canal, tiré des eaux supérieures de la Moselle, qui entraînent les déjections et les immondices. On y compte onze vastes salles, percées de cent quatre-vingt-quatorze croisées, où circule un air pur. Ces salles peuvent contenir aisément quinze cents malades, on y en a même vu dix-huit cents. Cet établissement, très salubre, n’est surpassé par aucun autre en Europe.

Le palais de justice, ancien hôtel du gouvernement. En 1776 on jeta les fondements de l’hôtel du gouvernement sur l’esplanade. Ce monument, construit sur un vaste plan, est d’un style sévère, qui cependant n’est pas sans beauté. Les deux façades en regard de l’esplanade et de la Moselle sont imposantes par leur masse et par l’ordre parfait qui règne dans leurs proportions. Cet édifice renferme les tribunaux et la bibliothèque publique.

Bibliothèques. La bibliothèque publique, ouverte depuis le mois de novembre 1811, renferme 30,000 volumes, parmi lesquels on remarque un grand nombre d’ouvrages imprimés dans le XVe siècle et environ 800 manuscrits, dont quelques-uns remontent au Ve siècle.
La bibliothèque de l’école d’application n’a que 10,000 volumes, mais ils sont de choix. On y conserve des manuscrits de Vauban, Cormontaigne, Monge, Nollet, Fourcroy, etc., et d’immenses cartons remplis de plans, de projets ou de dissertations inédites sur l’art de la guerre.


On remarque encore à Metz les casernes, la préfecture, l’hôtel de ville, le pont des morts, l’hôtel des monnaies, l’église St-Martin, le portail de l’église Ste-Ségolène, le portail de St- Nicolas, etc., etc., etc.

 

Aqueduc de Jouy près de Metz, vers 1840 - gravure de Buttura reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de l'aqueduc de Jouy près de Metz, vers 1840, gravure de Danvin
publié dans L'Univers - France - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle)

Travées de l'aqueduc romain de Jouy près de Metz, vers 1835, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Travées de l'aqueduc romain de Jouy près de Metz, vers 1835, gravure de Veyrenc
publiée dans le Nouveau voyage pittoresque de la France - Osterwald - 1827
(collection personnelle)

A peu de distance des murs de Metz est la source d’eau minérale ferrugineuse de Bonne-fontaine, dont on faisait un grand usage dans le XVe et le XVIe siècle ; elle avait été longtemps oubliée, lorsque, sur l’avis d’un villageois et peu après la guerre de sept ans, un capitaine d’artillerie y conduisit ses soldats attaqués de dysenterie ; leur prompte guérison fit regarder la source comme miraculeuse, et y attira chaque année, pendant le mois de mai, une foule de pèlerins joyeux qui aimaient à s’égarer dans les bosquets des environs. M. de Calonne avait fait construire au-dessus de cette source un pavillon qui a été démoli. Aujourd’hui l’on ne voit plus à la Bonnefontaine que peu de personnes qui viennent y boire l’eau ferrugineuse, y prendre de l’exercice, y respirer l'air pur du matin.

Industrie. Fabriques de grosses draperies, flanelles, étoffes de laine, bonneterie, peluche pour chapellerie, passementerie, chapellerie, broderie sur mousseline, papiers peints, cannes en bois, colle forte, chicorée-café. Filatures de coton. Nombreuses brasseries. Amidonneries. Clouteries. Tuileries. Tanneries importantes. — Commerce de vins, eau-de-vie, bière excellente, confitures renommées, drogueries, épiceries, meubles, cuirs, fers, etc.
Foires de 15 jours le 1er mai, de 2 jours le 1er lundi de mars et dernier lundi d’octobre.

 

Biographie.
Metz est le lieu de naissance de plusieurs personnages distingués, au nombre desquels on cite principalement :

  • Le Colonel Bouchotte, ministre de la guerre sous le gouvernement républicain.
  • Le marquis Et.-Fr.-Adr. de Marnezia, député aux états généraux de 1789, membre de l’assemblée constituante.
  • Barthélemy, de la Moselle, membre du conseil des cinq cents et de la chambre des représentants.
  • Emmery de Grozyeulx, député aux états généraux et président de l’assemblée nationale.
  • Cl .-Fr. de Boucheporn, intendant de l’île de Corse en 1775.
  • Le marquis de Barbé-Marbois, intendant de St-Domingue, membre du conseil des anciens, garde des sceaux, pair de France, premier président de la cour des comptes, membre de l’académie des sciences.
  • Le comte Colchen, membre du comité de salut public, préfet de la Moselle et pair de France.
  • Le baron C.-Fr.-Et. Dupin, préfet des Deux- Sèvres sous l’empire.
  • Le comte P.-L. Roederer, député aux états généraux, membre de la convention nationale, sénateur, ministre des finances à Naples, pair de France, membre de l’Institut, mort en 1835.
  • P.-L. Lacretelle, publiciste distingué, député aux états généraux et à l’assemblée législative, membre de l’Académie française.
  • Ch. de Lacretelle, historien, membre de l’Académie française.
  • Joly de Maizeroy, tacticien célèbre, membre de l’Institut.
  • J.-Vict. Poncelet, officier supérieur au corps royal du génie, membre de l’Institut.
  • Jacob le Duchat, jurisconsulte.
  • Ch. Ancillon, philologue.
  • L.-B.-J. Devilly, antiquaire.
  • J.-M. Cadet, savant minéralogiste.
  • Le comte de Bournon, savant minéralogiste.
  • Dieudonné de Maucomble, auteur dramatique.
  • D. de Mory, poète et auteur dramatique.
  • Ch.-Aug. Sewrin, fécond et spirituel auteur dramatique et romancier.
  • Le comte de Pont de Veyle, auteur dramatique.
  • Mme AmableTastu, poète distingué de notre époque.
  • Mlle Françoise Gonthier, actrice distinguée de la comédie italienne et de l’Opéra-Comique.
  • Le chevalier de Mouhy, fécond romancier.
  • Mme la comtesse de Bournon Mallarmé, auteur d’un grand nombre de romans.
  • M.-Aug. Henrion, littérateur.
  • P.-Jos. Buchoz, médecin et naturaliste.
  • Ant. Louis, célèbre chirurgien, membre de l’académie royale de médecine.
  • Cl.-Fr. Lallemand, médecin.
  • Amb.-M. Willaume, chirurgien en chef des armées françaises.
  • Emile Bégin, médecin et littérateur.
  • J.-Fr. Pilatre de Rozier, aéronaute, qui périt dans un voyage aérien, le 15 juin 1785, en voulant passer de Boulogne en Angleterre.
  • Guill. Lallement, journaliste.
  • Loiseau de Persuis, compositeur de musique.
  • Chassal, sculpteur.
  • Séb. Leclerc, ingénieur géographe, dessinateur et graveur.
  • Abraham de Fabert, maréchal de France.
  • Le comte de Custine, général de la république, condamné à mort révolutionnairement et exécuté le 28 août 1793.
  • Le général de cavalerie Kellermann, duc de Valmy.
  • Le lieutenant général baron Ch. Lallemand, et son frère le général baron Henri Lallemand.
  • Les généraux Richepanse, Lasalle, Cherisey, Goullet de Rugey.
  • Le colonel d’artillerie H.-Jos. Paixans, membre de la chambre des députés.
  • L’ex-préfet de police Mangin, si tristement célèbre.

 

Bibliographie.

  • Sur l’ancien nom de la ville de Metz (Mém. de l’acad. royale des inscriptions et belles-lettres, t. XIX, p. 510.
  • Lançon (Nie.-Fr.). Mémoire sur l’état de la ville de Metz et les droits de ses évêques avant l’heureux retour des trois évêchés sous la domination de nos rois, in-4,1737.
  • Châtelain (Jean). La Chronique de la noble ville et cité de Metz, in-12, 1698.
    Chronique ou Annales de Metz, par le doyen de St-Thiébaud. de Metz, depuis 1231 jusqu en 1445 (imprimée dans le t. II de l’Histoire de Lorraine, par le P. Calmet, p. 170).
  • Huguenin jeune (J.-F.). Las Chroniques de la ville de Metz, recueillies, mises en ordre et publiées pour la première fois, in-8, 1838.
  • François (dom Jean). Histoire de la ville de Metz avec les preuves (avec Tabouillot), 4 vol. in-4, 1769.
  • Tabouillot (Nie.). Histoire de la ville de Metz, 5 vol. in-4, 1775.
  • Villiers (Hubert-Philippe de). Discours du siège de Metz, traduit de l’italien, in-4, 1553.
  • Salignac (Bertrand de). Le Siège de Metz en 1552-1553, in-4, 1665.
    Le Discours de la guerre de Metz en Lorraine, contenant les alarmes et assauts faits par l’empereur, avec la défense et 'victoire des Français (en 1552), in-8, 1558.
  • Saulcy (de). Relation du siège de Metz en 1444 (avec Huguenin aîné), in-8, 1835.
    Notice sur les deux sièges de Metz, de 1444 et de 1552, suivie des opérations, etc., in-8, 1845.
    Journal de ce qui s'est passé pour la réception du roi dans la 'ville de Metz, in-folio et pl., 1644.
  • Auburtin de Bion ville. Journal de ce qui s’est fait à Metz au passage de la reine, avec un Recueil de plusieurs pièces sur le même sujet, par un autre auteur, in-4, 1725.
    Journal ou Calendrier de Metz, in-8, 1758-1771 (fait connaître les différents états de Metz, Tout, Verdun, etc.).
    Entrée du roi Charles IX à Metz en 1569. Voyage du roi Henri IV à Metz : à l’occasion d’icelui, ensemble les signes de réjouissance faits par les habitants pour honorer l’entrée de Sa Majesté, etc., in-folio (imprimée au t. Ier du Cérémonial de Godefroy, p. 1760).
  • Cajot (D.-Joseph). Les Antiquités de Metz, ou Recherches sur l’origine des Médiomatriciens, in-12, 1760-1761.
    Devilly (L.-J.-B.). Antiquités médiomatriciennes, premier mémoire, monuments trouvés en 1822 à I ancienne citadelle de Metz, in-8,1823.
  • Simon (Victor). Notes sur quelques antiquités trouvées à Metz, br. in-8, 1834-35.
  • Poncelet (Jean-Victor). Aperçu sur l’état des arts dans la ville de Metz aux diverses époques de son histoire.
    Discours prononcé à l’ouverture de la séance générale et annuelle de la société des lettres, sciences et arts de cette 'ville, le 24 mai 1824, in-8, 1824.
    Mémoires de l'académie royale des lettres, sciences, arts et agriculture de Metz, in-8. — 25* année, in-8, 1843-44.
  • Valladier. L’Auguste Basilique de St-Arnould de Metz, in-4, 1615.
  • Bégin (Mme). Histoire et Description de la cathédrale de Metz et des églises adjacentes, grand in-8, 1835, 1842.
  • Bégin (C.-A.). Histoire de la cathédrale de Metz, 2 vol. in-8,1843.
  • Saulcy (de). Peinture à fresque du XIVe siècle existant à la citadelle de Metz, broch. in-8, .1836.
  • Meurice. Histoire des évêques de l’église de * Metz, in-folio, 1833.
    Recherches sur les monnaies des évêques de Metz in-8, 1835.
  • Saulcy (F. de). Supplément aux Recherches sur les monnaies des évêques de Metz, in-8, 1835.
    Recherches sur les monnaies de la cité de Metz, in-8, 1836.
  • Oberlin (Jér.-Jacq.) Sur l’ancien langage messin, in-8.
  • Gabriel. Observations détachées sur les coutumes et les usages anciens et modernes du ressort du parlement de Metz, 2 vol. in-4, 1787-88.
    Monuments et usages antiques de la 'Ville de Metz (Mém. de l’académie celtique, t. IV, p. 294).
  • Tessier. Essai philologique sur les commencements de la typographie à Metz et sur les imprimeurs de cette 'ville, puisés dans les matériaux d’une Histoire littéraire, biographique et bibliographique de Metz et de sa province, in-8, 1828-29.
  • Bégin (Mme). Guide de l’étranger à Metz, in-12 et in-18,1835.


 

Vue générale de Metz vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Metz vers 1830, gravure de Carelon (?)
publiée dans La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle)

 

Article extrait du Dictionnaire universel géographique et historique - Thomas Corneille - 1708
(collection personnelle
)

METS (sic - même ortogrpahe dans tout le texte, mais ensuite remplacé par Metz).
Grande et belle ville, capitale du pays Messin, à quatre lieues de Thionville, à douze de Nancy et de Verdun, à treize de Trêves, et à soixante et douze de Paris.

Elle est d’une grande enceinte, ayant près de neuf mille pas de tour. Avant la démolition de ses faubourgs, son circuit était de quatre lieues de France. La Moselle l’environne du côté du Nord et du Couchant, et se divise en deux canaux près de la ville, dont l’un baigne ses murailles. L’autre canal entre dans Metz sous le pont de Bar qui est haut, et il en sort sous un autre pont qui est plus bas. La rivière de Seille environne aussi la ville du côté du Midi et du Levant, et se partage en deux comme la Moselle pour en laver les murailles. La citadelle a quatre bastions avec de bons fossé, ou enlevant une écluse, on peut faire entrer cette dernière rivière. Le fossé du côté de la campagne a plusieurs sources d’eau vive.

Il y a deux portes pour entrer dans la ville, et une pour en sortir, qu’on nomme porte d’Enfer. Elle est du côté de la Moselle. Pour la citadelle qu’habitent plusieurs artisans, on n’en saurait sortir par là sans bateau.
Le tour des murailles est fort et muni de boulevards, de plateformes, de cours et de batteries.

 

La cathédrale de Metz depuis sa place, vers 1855, gravure de Rouargue reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale de Metz depuis sa place, vers 1855, gravure de Rouargue
publiée dans l'Histoire des villes de France - Aristide Guilbert - 1859
(collection personnelle)

La Cathédrale qu’on appelle S. Étienne, est bâtie sur le penchant d’une colline de sorte qu’au lieu qu’ordinairement pour entrer dans les églises, il faut monter quelques marches, il en faut descendre six ou sept pour entrer dans celle-ci. Cette Cathédrale est renommée par son ancienneté. Ce que l’on y voit de plus remarquable est une cuve de porphyre qui sert de fonts baptismaux. Elle est d’une seule pièce et a environ dix pieds de longueur. L’Évêque qui est suffragant de Trèves, prend la qualité de Prince du Saint Empire. Le Chapitre est composé du Primicier, du Doyen, du Chantre, du Chancelier, du Trésorier, des Archidiacres de Metz, Marsal, Vic et Sarrebourg, de l’Aumônier, de l’Écolâtre et de quarante Chanoines.
Il y a treize Abbayes dans ce Diocèse, qui contient six cent vingt-trois Paroisses dont les Luthériens en occupent cent vingt-trois. Ces paroisses dépendent des quatre Archidiaconés. Celui de Metz est partagé en trois Archiprêtrés, qui sont ceux de Metz, de Marsal, et de Noisseville. L’Archidiaconé de Marsal l’est en ceux de Marsal, Morhange, Abrudanges, Thionville, Rhombac, Kedanges, Warise, et saint Aroult. Celui de Vie est divise en cinq archiprêtrés, savoir Dclone, Nomeny, Monson, Gorze, et Hatrize, et celui de Sarrebourg en ceux de Sarbourg, de saint Arnoul, de Vergaville, d’Hombach, de Bouquenheim et de Neus-Munster.

L’Évêché de Metz a le Luxembourg pour bornes au Septentrion, la Lorraine à l’Orient et au Midi, et le Barrois au Couchant. Il avait anciennement une étendue sort considérable, et c’est principalement à nos Rois qui l’ont fondé, que les évêques étaient redevables des grands biens qu’ils possédaient. Il consistait alors en plusieurs grandes Châtellenies, Vie, la Garde, Fribourg, Rambervilliers, Baccara, Alberstors, Aboudanges, Rémilly, et les quatre Mairies du Val de Metz, mais la plupart des évêques, et entre autres ceux de la Maison de Lorraine en ont aliéné la plus considérable partie en faveur des Princes de leur maison, et c’est de cette sorte qu’en différents temps ont été démembrées les villes et Seigneuries de Hombourg, Marsal, Nomeny, S. Aroul, Épinal, Blâmons, Sarbourg, Apremont, Condé, Conflans, Lutzelbourg, Neuf-Viller, Estrain, Gondonssanges, Aube, Baccara, Vaucey, Alteville, Ballacourt, Vassoncourt et autres.

Metz est la seule ville en France, où les Juifs aient la liberté de s’établir. Toutes les Histoires marquent qu’elle était autrefois considérée sur le pied de ville libre et Impériale, ainsi que celles d’Augsbourg, de Strasbourg, d’Ulm et de Nuremberg. Elle était gouvernée par un Conseil de Notables que l’on appelait Patrices et parmi eux on choisissait encore un Collège supérieur ou Conseil Général, qu’on nommait le Conseil Souverain des treize, parce qu’en effet il était composé de treize personnes, qui décidaient en dernier ressort, non seulement des affaires Juridiques, mais encore de celles qui regardaient uniquement l’État, quoiqu’ils ne fussent pas de robe longue. L’un d’eux que l’on appelait Maître Échevin, portait l’épée et on l’élisait tous les trois ans. Il était estimé Noble après qu’il avait servi, et chacun des treize étant hors de charge avait quelque commission dans la ville. Ceux des treize qui avaient été Maîtres Échevins portaient l’épée ainsi que celui qui était en fonction. L’un d’eux nommé le Changeur recevait les plaintes des batteries et les amendes étaient à son profit.

Ainsi la ville de Metz se gouverna en République jusqu’en 1552 que le Connétable de Montmorency s’en rendit maître pour Henri II qui dit aux Messins qu'il n’avait aucun dessein de les priver de leur liberté. En effet il n’innova rien ni sur leurs lois, ni sur leurs coutumes, et leur laissa l’ancienne forme de Gouvernement et la manière d’élire leurs Magistrats, leur permettant même de battre monnaie, et de porter leurs causes d'appellation à la Chambre Impériale de Spire, de sorte que leur forme de juger aussi-bien que leur monnaie a subsisté jusqu’à l’année 1670. Un peu après qu’Henri II eut pris cette ville.

Charles-Quint vint l’assiéger avec une armée de cent mille hommes, mais le Duc de Guise qui était dedans, fit échouer l'entreprise et le contraignit de se retirer. Elle est demeurée depuis ce temps-là sous la domination de nos Rois, comme par une espèce de protection. Le Roi Louis XIII ayant trouvé que la permission accordée aux habitants de porter leurs appellations à la Chambre Impériale de Spire était onéreuse à la Couronne, y créa un Parlement en 1633. et assujettit à ce Parlement, Toul, Verdun, et tout le pays Messin, cassant en même temps la Chambre Souveraine des treize, auxquels ce Prince accorda pour toute grâce, la liberté d’acheter des Charges dans ce nouveau Parlement.
Il est semestre et composé de sept Présidents à Mortier, de six Conseillers Clercs, de quarante Laïcs, de deux Avocats Généraux et d’un Procureur Général.
L’Empereur se plaignit de cette innovation, et ce différent ne sut entièrement terminé que par la Paix de 1648. Outre ce Parlement créé à Metz, le Roi depuis quelques années y a encore établi une nouvelle Cour, par-devant laquelle on a cité des Souverains pour venir rendre foi et hommage de plusieurs terres sur lesquelles on a prétendu avoir le droit de dépendance, comme les Comtés d'Alost et de Chiny, le Duché de deux Ponts et quantité d’autres.

On ne saurait dire précisément en quel siècle la ville de Metz a été fondée. Les Auteurs anciens qui en sont souvent mention, la nomment diversement, Meta, Mediomatricum et Divodurum. Elle était alliée des Romains dans le temps de Pline, et depuis elle fut capitale du Royaume d’Austrasie, que Clovis Ier donna à son fils naturel Thierry qui en fut le premier Roi. Godefroy de Bouillon, en partant pour son voyage de la Terre-sainte lui donna sa liberté, moyennant une somme de cent mille écus, pour laquelle elle se racheta afin de pouvoir vivre en République.

On fait tous les ans à Metz après la fête de saint Marc une Procession solennelle dans laquelle on porte un dragon, d’une grosseur assez proportionnée à sa longueur qui ne passe pas sept à huit pieds. Il n’est pas bien avéré que ce soit véritablement un dragon ni même sa peau. Plusieurs disent que ce n’en est que la ressemblance, fondé sur le peu d’apparence qu’il y a que l’histoire qu’on en fait soit vraie, et sur l’incertitude où l’on est encore aujourd’hui de l’existence des dragons. Les défenseurs de la vérité de l’histoire dont le nombre est grand, prétendent que du temps de saint Clément, évêque de Metz, il y avait près de cette ville un effroyable dragon qui désolait la campagne. Son haleine brûlante et venimeuse faisait mourir les plantes et sécher les herbes. Il empoisonnait les sources et dévorait tous ceux qui tombaient entre ces griffes. Saint Clément touché de la misère publique, après avoir passé quelques jours en prière et en jeune, se revêtit de ses habits pontificaux et alla chercher le monstre, qui vint rampant à ses pieds aussitôt qu’il l’aperçût, et se laissa lier le cou avec l’étole de ce Prélat, en sorte que saint Clément le mena en triomphe jusqu’à la ville dans une rue appelée depuis Taison, parce qu’en l’amenant il disait à tout le monde, chut, chut, mes enfants taisons-nous.
Pour mémoire de ce grand miracle, on porte tous les ans en Procession avec grande pompe la peau séchée de ce dragon, ou quelque chose qui lui ressemble. Elle est fichée au bout d'un bâton haut de trois ou quatre pieds, et celui qui la porte profite toujours d’une quantité considérable de pain, puisque chaque Boulanger devant la boutique de qui ce dragon passe est obligé de lui en mettre un dans la gueule. Le lieu qui lui servait de repaire était une vieille masure d’un Château ruiné qu’on voit à un petit mille de la ville, qu’on a appelé depuis ce temps-là, La fosse au serpent.

En creusant les fondements de quelques nouveaux ouvrages que le Roi a fait ajouter à la Citadelle on trouva quantité de sépultures antiques avec des inscriptions latines, les unes entièrement effacées. Dans ces tombeaux étaient beaucoup de petites urnes de différentes grandeurs et de diverses figures. Plusieurs de ces urnes étaient faites d’un ciment rouge très fin. La plupart renfermaient de petites pièces d’or, d’argent ou de cuivre, le plus souvent au nombre de trois. On trouva de la même sorte beaucoup de médailles lorsque l’on bâtit la Citadelle dans les vieux fondements sur lesquels elle est assise. On ne saurait rien imaginer de plus solide quoique ce soient ouvrages Romains, qui subsistent depuis un fort grand nombre de siècles.
* Dumont, Voyage de France, Audiffret, Géographie ancienne, et moderne tome 3.

La Ville de Metz a été la patrie d’Abraham Faber, Maréchal de France et Gouverneur de Sedan. Il naquit vers l’an 1599 et n’a dû son élévation qu’à son mérite et aux grandes actions par lesquelles il s’est distingué dans toutes les occasions où il s’est trouvé pour le service du Roi. Il mourut à Sedan le 17 de May 1662. et il y fut enterré dans l’église des Capucins Hibernois qu’il avait fondé.



Pour voir les détails de ces gravures sur Metz
utilisez la fonction zoom, après avoir cliqué sur chacune d'elles

Zoom sur Le Sas à Metz vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Vue générale de Metz vers 1875, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom Vue générale de Metz vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur    Zoom sur La cathédrale de Metz et le pont des Basses grilles vers 1825 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Zoom sur Le Fort Moselle à Metz, vers 1835, gravure de Rauch reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Aqueduc de Jouy près de Metz, vers 1840 - gravure de Buttura reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Travées de l'aqueduc romain de Jouy près de Metz, vers 1835, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur La porte des Allemands en entrant dans Metz vers 1835, gravure de Rauch et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur 

   Zoom sur La cathédrale de Metz vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur La cathédrale de Metz depuis sa place, vers 1855, gravure de Rouargue reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Le beffroi de Lille vers 1835, gravure de Rauch  reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Militaire-élève de Metz vers 1835 gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

   Zoom sur Maisons et activités au bord de l'eau à Metz, gravure vers 1845, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Metz le long de l'eau, vers 1845, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Porte des Allemands en sortant de Metz vers 1825, gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur  Zoom sur Militaire-élève de Metz vers 1835 gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

 

Haut de page

Les textes ont été transcrits et les gravures corrigées des défauts d'impression et de vieillissement.
Tout le contenu de la page est donc sous Copyright

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Qualité Liens Contact