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Abbeville vers 1850, gravure de Rouargue
(collection personnelle).
Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau ABBEVILLE, Abbatis Villa, Alba Villa, ancienne, grande et forte ville maritime, Somme, ci-devant capitale du Ponthieu (Picardie), chef-lieu de sous-préfecture et de deux cantons, place de guerre de 4e classe. Tribunaux de 1ère instance et de commerce, chambre de commerce, conseil de prud'hommes, chambre consultatives des manufactures, société royale d’émulation pour les sciences et belles-lettres, collège communal ; 4 cures, direction des douanes, entrepôt réel, syndicat maritime de St-Valery, dépôt royal d’étalons, gîte d’étape, bureau de poste. Pop. 17,582 habitiants. Terrain tertiaire moyen. — Etablissement de la marée du port, 11 h. 20 m. Autrefois capitale du comté de Ponthieu, diocèse et intendance d’Amiens, parlement de Paris, bureau des postes, élection, gouverneur particulier, présidial, bailliage, sénéchaussée, maîtrise des eaux et forêts, amirauté, juridiction consulaire, grenier à sel, bureau des aides et cinq grosses fermes, traites foraines, bureau du tabac, lieutenance de maréchaussée, casernes, eaux minérales, moulins à poudre, 14 paroisses ; prieuré ordre de St-Benoît ; 2 abbayes de filles ordre de Cîteaux, commanderie de Malte, chartreuse, couvent de Cordeliers, de Minimes, de Carmes déchaussés, de Dominicains et de Capucins ; de Carmélites et de Minimesses. Histoire : Suivant d’anciens historiens, il existait avant la conquête des Gaules par César, sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la ville d’Abbeville, une antique bourgade, qui ne pouvait plus contenir tous les habitants des environs qui s’y étaient réfugiés. Alarmés par l’approche des troupes romaines, les habitants s’établirent sur le terrain environné par la Somme, et formèrent par la suite de cet emplacement une ville fortifiée. Cependant, s’il faut en croire les auteurs de la description historique du département de la Somme, Abbeville, Abbatis Villa, n’est pas une cité fort ancienne. Ce n’était, dans le Xe siècle, qu’une maison de campagne, appartenant à l’abbé de St-Riquier, que Hugues fit fortifier en 992, et où il établit Hugues Capet, son gendre, pour arrêter de nouvelles incursions des Danois et des Normands, par l’embouchure de la Somme ; ces anciens travaux de défense ont été remplacés par des fortifications élevées d’après le système de Vauban. Vers ce temps, Abbeville devint la capitale du Ponthieu, et la résidence des comtes de ce nom. L’an mil quatre cent soixante-onze, Abbeville a réuni dans ses murs les chefs de la troisième croisade. C’est dans cette ville que Louis XII épousa, avec une pompe vraiment royale, la sŒur de Henri VIII, roi d’Angleterre, le 9 octobre 1514 ; c’est également dans Abbeville que Louis XIII, pendant le siège d’Hesdin, en 1637, voua son royaume à la Vierge, en présence du cardinal de Richelieu. C’est aussi dans cette ville que fut assassiné juridiquement le jeune chevalier de la Barre, âgé de quinze ans, accusé d’avoir chanté des chansons licencieuses, et d’être passé près d’une procession sans avoir ôté son chapeau ; les juges d’Abbeville, par sentence rendue le 28 février 1766, le condamnèrent à recevoir la question ordinaire et extraordinaire, à avoir la main droite coupée à la porte de la principale église, à souffrir l’amputation de la langue, à être décapité et ensuite jeté dans les flammes. Cette abominable sentence, confirmée par le parlement de Paris le 5 juin 1766, fut exécutée à Abbeville le 1er juillet de la même année. Les armes d’Abbeville sont d’or, à trois bandes d’azur à la bordure de gueule, au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or, avec la devise semper fidelis. Ces armes lui furent accordées par lettres patentes de Charles V, datées du bois de Vincennes, juin 1369, en récompense de la fidélité qu’elle avait gardée au roi de France. Article plus complet sur l'Histoire d'Abbeville, d'Aristide Guilbert, en ces pages
Situation : Cette ville est située dans une agréable et fertile vallée, de 4,000 mètres de large environ ; la rivière de la Somme, en y entrant, s’y divise en plusieurs bras, et communique à l’Oise par le canal de St-Quentin ; le reflux de la mer y remonte d’environ 2 mètres au-dessus du niveau ordinaire, et y amène des bâtiments de 100 à 150 tonneaux.
Parmi les monuments qui décorent Abbeville, on distingue surtout l’église St-Vulfran, la tour du beffroi, la caserne et l’hospice des enfants trouvés. L’église de St-Vulfran a été désignée par l’autorité comme un des édifices susceptibles d’être classés au nombre des monuments historiques. Le portail, construit sous le règne de Louis XII et par les soins du cardinal Georges d’Amboise, est vraiment magnifique : il présente une ordonnance régulière et élégante. Les statues de saints qui le décorent sont remarquables par la singularité de leurs costumes, et les divers ornements dont ils sont chargés. Les tours ont environ 66 mètres de hauteur ; elles portent, comme tout le reste de cette église, l’empreinte du style du XVe siècle. La partie inférieure de la façade présente trois grands portiques pratiqués sous de profondes voussures en ogive, et surmontés de frontons évidés. On y arrive par un perron formant parvis bordé par un parapet en pierre, auquel on monte par deux marches. La porte en bois du grand portail est curieuse, à cause de ses sculptures ; elles représentent les douze apôtres et les mystères de la Vierge. On lit sur cette porte, à l’intérieur de l’église : VIERGE AULX HUMAINS LA PORTE D’AMOUR ESTE. L’intérieur de l’édifice est resté incomplet ; il n’offre qu’une nef, deux bas-côtés, et six chapelles d’une structure régulière, élégante et hardie, dont les voûtes en ogive présentent plusieurs sections formées par le croisement de nervures disposées en différents sens. Toutes les clefs des voûtes de la nef et des bas-côtés sont décorées d’écussons armoriés des bienfaiteurs de cette église.
La bibliothèque d’Abbeville, fondée avant 1680, contient 15,000 volumes. On y voit les bustes des hommes célèbres à qui la ville a donné le jour, et un Evangile sur vélin pourpré et en lettres d’or, dont Charlemagne fit, dit-on, présent à Angilbert, son gendre, abbé de St-Riquier. La salle de spectacle est moins belle que certaines maisons d’Abbeville ; le champ de foire mérite d’être vu. Il en est de même de la manufacture autrefois si renommée de Van-Robais, établie par Colbert, et où l’on continue à fabriquer des draps fins. — Dans la rue Barbafust, on voit les restes d’une ancienne maison, qui était autrefois un refuge de l’abbaye du Gard. C’est là que furent imprimées en 1486 la Cité de Dieu, de saint Augustin, la Somme rurale, de Bouteiller, et le Triomphe des Neuf Preux. De belles et vastes caves sont, avec la façade et deux arcades ogivales, que l’on voit encore dans la cour, tout ce qui reste de la construction primitive. Industrie. Manufactures de draps fins, bouracans, kalmouks, moquettes, velours d’Utrecht, serges, tiretaines, calicots, mousselines, croisés, basins, piqués, toiles peintes, toiles de lin et de chanvre, toiles à voiles et d’emballage. Fabriques de cordages, cordes, ficelles, fil à voiles, produits chimiques, savon gras, noir de fumée, colle forte. Filatures de laine ; blanchisseries de toiles ; teintureries ; tanneries, papeteries ; construction de bateaux. Les produits de la fabrication d’Abbeville s'élèvent annuellement à environ 13,000,000 de francs, et occupent 13,000ouvriers. On distingue parmi les établissements industriels l’importante manufacture de tapis de M. Vayson, dont les riches produits ont figuré avantageusement aux diverses expositions de l’industrie nationale. La filature de M. Vayson est établie à Pont-Remy, un peu au-dessus d’Abbeville. — Extraction de tourbe, dont le dépôt a, dans les environs d’Abbeville, plus de trente pieds de puissance. Commerce. Abbeville est une cité avantageusement située pour le commerce ; sept grandes routes y aboutissent, et offrent une facile communication entre les départements de la Picardie, de l’Artois, de la Champagne et d’une partie de la Normandie. Outre la Somme qui traverse la ville, le canal de St-Valéry lui fournit encore un moyen facile pour correspondre avec les ports situés sur les côtes voisines. — le port d’Abbeville reçoit annuellement environ 350 navires. Les principaux objets de commerce consistent en blé, menus grains, graines oléagineuses, graines de trèfle et de luzerne, vins, eaux-de-vie, cidre, huile, épiceries, lins filés, chanvre, laines, draps fins, étoffes de laine et de coton, linge de table, toiles de toute espèce, emballages communs, toiles à voiles, corderies, serrurerie d’Escarbotin. La ficellerie d’Abbeville, connue par sa bonne qualité et le bas prix de ses produits, est aussi un article de commerce important ; il en existe à Paris de nombreux dépôts. Foire de 20 jours le 22 juillet. Abbeville est à 50 km. N.-O. d’Amiens, et 157 km. N.-N.-O. de Paris par Beauvais, 174 km. par Amiens. — Distance de Paris pour la taxe des lettres, 157 km.—Lat. 50°7’4”, long. 0° 30’ 17”. L’arrondissement d’Abbeville est composé de onze cantons : Abbeville N., Abbeville S., Ailly-Haut-Clocher, Ault, Crécy, Gamaches, Hallencourt, Moyenneville, Nouvion, Rue, St-Valery. Biographie. Abbeville est la patrie de plusieurs hommes célèbres, parmi lesquels on distingue :
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La vue générale de Rouargue est visible ici en ses 2 versions
Celle en couleur accroche l'oeil, mais le ciel de la n&b est beaucoup mieux rendu.
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