La cathédrale de Mayence vers 1840

Texte et gravure
extraits de l'ouvrage "L'Univers
collection des vues les plus pittoresques du globe" de Jules Janin - édition ~1840

La cathédrale de Mayence est un des plus magnifiques résultats de cet enthousiasme chrétien qui a produit tant de chefs-d’œuvre. Dans cette vieille Allemagne catholique la foi religieuse s’est révélée par des monuments de génie ; Mayence fut la première des villes allemandes qui se mit à l’œuvre; du temps de Constantin-le-Grand, Mayence avait déjà une église. Bientôt elle devint l’église métropolitaine de la province Rhénane romano-germanique. Ce vaste diocèse comprenait Strasbourg, Spire et Worms. Vint un jour l’invasion des barbares qui brisa les églises primitives comme elle avait brisé le vieil empire romain : jusqu’au milieu du sixième siècle Mayence fut privée de son évêque; cependant une des filles de Clovis fit rebâtir l’église sur l’emplacement du dôme actuel, et Sidonius devint évêque de Mayence.
Plus tard, vers le milieu du huitième siècle, Boniface, l'ardent propagateur du christianisme, le premier archevêque de Mayence, agrandit son église, incorporant au diocèse les évêchés et abbayes de Würtzbourg, Eichstaedt, Osnabrück, Verden, Halberstadt, Fulde et Hersfeld.

Le dôme actuel a été commencé en 990 par l’archevêque Willegis; cet archevêque était lui-même un grand et sévère architecte. Il avait sous ses ordres des moines qui tenaient à la fois le chapelet du moine et le ciseau du tailleur de pierre, rudes artistes qui partageaient la vie entre la prière et le travail. Ils s’attachaient à l’édifice chrétien comme fait l’abeille à sa ruche, ils le brodaient de haut en bas, et quand leur tâche était achevée avec leur vie, ils demandaient pour toute récompense d’être ensevelis aux pieds de ces saintes colonnades qu’ils avaient élevées de leurs mains.
La partie du dôme construite à cette époque, en briques rouges, appartient au style grec moderne, sa longueur est de trois cent quarante-deux pieds; la largeur de la nef entre les colonnes est de trente-six pieds; les ogives sont construites en pierres taillées ; le choeur oriental qui recouvre une chapelle souterraine est décoré d’une galerie surmontée de hautes croisées étroites qui se terminent en pointes saillantes. Des deux côtés de l’église s’élèvent deux clochers ronds à leur base, puis hexagones ; ils portent légèrement une flèche élégante qui se perd dans le ciel. Le chœur occidental appartient également au style grec moderne; ce chœur est surmonté d’une coupole, surmontée elle-même d’une tour octogone à trois étages et chargée d’ornements. Sur les deux côtés de ce chœur et posés sur des chapelles plus récentes, s’élèvent des clochers qui correspondaient aux deux clochers du chœur oriental. L’église de Mayence a été terminée en 1009.

Le vieil et saint édifice a été exposé à bien des ravages. L’incendie en a dévoré, à plusieurs reprises, plusieurs parties qui ont été reconstruites sur les plans primitifs. Vers la fin du treizième siècle, on ajouta à l’église deux nefs latérales qui gâtent l'ensemble. Le quatorzième siècle ajouta encore à ces nouvelles constructions des constructions nouvelles : si bien que l’édifice primitif fut obstrué de toutes parts.

L’ensemble de l’édifice, tel qu’il est aujourd’hui, repose sur quarante-cinq mille pieds carrés; la cathédrale de Mayence est, après les cathédrales de Strasbourg et de Cologne, la plus vaste des cathédrales allemandes.

Voir aussi les autres pages consacrées au Rhin
et celle sur Mayence

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avec son mendiant, ses soldats, et la préposée à l'étrange baquet au centre, etc.,
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