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          extrait du Dictionnaire de Géographie universelle, de Ennery et Hirth, 1839 Autun, Bibracte, Augustodunum, ville de France, département  de Saône-et-Loire (voir la carte de Saöne et Loire  en 1883), chef-lieu d’arrondissement, à 27 lieues. Nord-Nord-Ouest. de  Macon, siège de tribunaux de première instance et de commerce, évêché,  inspection forestière, conservation des hypothèques et recette particulière.  Cette ville est très agréablement située sur la pente d’une colline, près de la  rive gauche de l’Arroux, vis-à-vis d’une plaine entourée de montagnes. La  partie basse de la ville borde le cours de l’Arroux ; la partie haute,  nommée le quartier du Château, possède des places, des édifices et des  monuments remarquables, entre autres la cathédrale, chef-d’œuvre du moyen âge ;  on y remarque la chapelle où M. de Talleyrand, si célèbre depuis par sa fidélité  à tous les gouvernements, officia pour la première fois comme évêque ;  l’église de St. Martin, bâtie par Brunehaut, et qui renfermait le tombeau de  cette reine ; la place des Terreaux, décorée d’une élégante fontaine, le  Champ-de-Mars, belle promenade au centre de la ville, et plusieurs autres  promenades qui font l’ornement d’Autun.
 Mais ce qui intéresse bien plus encore  dans cette ville, ce sont ses nombreuses antiquités romaines : l’arc de  triomphe, nommé aujourd’hui porte d’Arroux, des ruines d’amphithéâtre, celles  des temples de Janus et de Minerve, celles connues sous le nom de pierre Couard,  des statues, des bas-reliefs attestent son importance et sa splendeur passées.
  Temple de Janus d'Autun, dessiné par Delaval, extrait du Nouveau voyage pittoresque en France, chez Ostevald, 1827
  Temple de Janus d'Autun,  dessin de Rauch, publié en 1834 dans le Guide du voyageur en France
 A côté de ces restes presque  effacés de magnificence antique, s’élèvent aujourd’hui un grand nombre  d’établissements de sciences, d’arts, d’industrie et de bienfaisance ; une  bibliothèque, un musée, un collège, un hôpital, des usines pour la fonte des  canons, des tanneries, des fabriques de tapis en poils de bœufs, de cristaux,  etc. Cette dernière branche d’industrie est tombée depuis qu’en 1834 la  cristallerie de Mont-Cenis fut vendue aux propriétaires de deux autres grands  établissements de ce genre. Ces industriels suspendirent les travaux à Mont-Cenis, pour anéantir une concurrence qui leur était nuisible.
  Le commerce d’Autun consiste en bois, chanvre, laine, bétail  et chevaux.Foires : le 1er septembre et le 1er mars ;  population 87,356 habitants pour l’arrondissement et 11,954 pour la ville.
  Cette ville est la patrie de  plusieurs personnages célèbres, parmi lesquels nous citerons Magnence qui,  après avoir fait mourir l’empereur Constant, se fit proclamer Auguste à Autun,  en 350, et devint maître des Gaules, des iles Britanniques, de l’Espagne, de  l’Italie et de l’Afrique ; Pierre Jeanin, ministre de Henri IV ;  madame de Genlis, auteur remarquable, morte il y a quelques années.  Avant l’invasion romaine, Autun,  alors Bibracte, était habitée par les éduens. Elle fut soumise par César qui y  séjourna pendant quelque temps après la prise d’Alise. Auguste s’y arrêta aussi  et l’embellit de nombreux édifices. C’est de cette époque qu’elle prit le nom  d’Augustodunum. Constantin ajouta les bienfaits de sa munificence à ceux d’Auguste. Cependant les éduens, jaloux de leur liberté, tentèrent plusieurs fois  de secouer le joug des Romains, et à la suite d’une insurrection, Autun fut  prise d’assaut par Tetricus, empereur des Gaules, qui la saccagea entièrement.  Constance-Chlore la fit rebâtir vers la fin du troisième siècle.
 Au  commencement du cinquième siècle, les Bourguignons s’en emparèrent et en firent  leur capitale. Elle passa plus tard sous la domination des rois mérovingiens.
 Au huitième siècle, Autun fut saccagée par les Sarrasins et ensuite par les  Normands. Au quatorzième siècle, la guerre contre les Anglais la couvrit encore  une fois de ruines ; enfin les guerres religieuses, puis la ligue  portèrent de terribles coups à cette ville qui ne commença à jouir de quelque  tranquillité qu’après l’avènement de Henri IV. En 1814 elle souffrit avec la  France entière de l’invasion des alliés.
  Autun vers 1850, extrait de la France illustrée de Malte-Brun, 1855
   Autun. Les Manufactures de cette Ville sont des draps,  des crêpons, et des toiles.Les draps portent une aune de  large, sont forts et bons pour les Troupes, il s’en fait environ cent soixante  pièces.
 Les crêpons sont pour l’usage des  Bourgeois, et pour les distinguer des crêpons communs, on les appelle Crêpons  Forts : le produit n’en est pas si considérable que celui des draps :  les uns et les autres sont faits de laine du pays.
 Les toiles sont de trois quarts et  demi de large, il s’en fait quatorze à quinze cents pièces.
 Douze Maîtres Facturiers et deux  foulons, entretiennent les Fabriques de lainage de la Ville, et pour le  commerce des draperies foraines, il y a quantité de Marchands, et une foire assez considérable au mois de Septembre, où il s’en débite plus  de six cents pièces.
 Texte extrait du Dictionnaire universel du commerce de Jacques Savary desBruslons, 1768
    Porte de St. André d'Autun, vue de l'autre face, dessin de Pernot, publié en 1834 dans le Guide du voyageur en France
  La porte de St André d'Autun, photo aquarellée publié dans La France de l'Est - Ch  Brossard - 1902
 
  La porte de St André d'Autun, restaurée, publié dans le Magasin pittoresque, année 1839
 Le texte ci-dessous accompagnait ce schéma.
 Portes d'Autun.Autun était la capitale des éduens.  Cette ville était déjà dans toute sa splendeur à l’arrivée de Jules César dans  les Gaules, qui l’appelle lui-même soror et oemula, Romoe (sœur et émule  de Rome). Sa fondation précéda de plusieurs siècles celle de Rome, du moins  c’est un point sur lequel tous les historiens se sont accordés. Gauloise avant  César, la ville d’Autun, qu’on croit être l’ancienne ville de Bibracte,  changea son nom pour celui d'Augusiodunum, en reconnaissance des bienfaits  qu’elle avait reçus d’Auguste, de concert avec les soixante-quatre principales  villes des Gaules, qui toutes, selon Strabon, prirent à l’envi le nom de cet  empereur. César détruisit en partie cette ville pour se venger de ce qu’elle ne  s’était pas laissée subjuguer à l’exemple des autres provinces des Gaules.
 Les murailles de la ville d’Autun  présentent un circuit d’environ cinq quarts de lieue ; elles avaient 220  tours rondes ; leur construction est tout-à-fait la même que celle des  murs de Nîmes ; leur hauteur a, dans certains endroits, jusqu’à 12 mètres  au moins, et leur épaisseur est de près de 3. On s’accorde généralement à  rapporter au siècle d’Auguste la construction de ces murailles, et celle des  portes qui servaient d’entrée à la ville. Toutefois ces monuments n’offrent  aucune inscription qui puisse permettre d’en fixer la date d’une manière  précise.
 Les deux portes qui existent  encore sont, la porte dit d’Arroux, du nom de la rivière qui coule à peu de  distance ;
 l’autre dite de Saint-André, du nom d’une chapelle qui avait  été établie au moyen âge dans l’une de ses tours. Cette dernière est la mieux  conservée. L’ordonnance de la porte et de la galerie dont elle est surmontée  est presque intacte, et la tour de droite, quoique ruinée dans sa partie  supérieure, est en assez bon état pour permettre de reproduire l’ensemble de  l’édifice. Cette porte, ainsi que celle d’Arroux, est bâtie en pierres de  taille posées à sec ; le style de son architecture est mâle et sévère, et  produit un effet imposant.
 La porte d’Arroux est un peu plus  ruinée, et le caractère des détails de son architecture pourrait faire penser  que sa construction est moins ancienne.L’étude de ces portes est  d’autant plus intéressante que ce sont les seules qui existent, tant en Italie  qu’en France, dans un état de conservation aussi complet. Celle de Saint-André, telle que nous la reproduisons, est donc propre à donner l’idée de ce  que pouvait être ce genre de monuments, et du degré d’importance que les  Romains leur donnaient quand ils s’élevaient à l’entrée des grandes villes.
  Porte d'Arroux d'Autun, dessin de Rouargue frères,
 publié en 1859 dans l'Histoire des villes de France d'Aristide Guilbert
 selon le dictionnaire de Ennery et Hirth, cité plus haut, il s'agirait en fait d'un ancien arc de triomphe.
  Porte d'Arroux d'Autun, en 1900, signé 'G'
 publié en 1906 dans Sites et Monuments - Touring-club de France
 Cette vue est prise de l'autre côté de la précédente, et les maisons sont construites tout autour..
 
 
 
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