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Les villes à travers les documents anciens

Cahors du 18 au 19ème siècle

Cahors et sa butte fortifiée vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Cahors et sa butte fortifiée vers 1830, gravure de Rauch
extraite du Guide pittroresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle).


Voir aussi le département du Lot en 1883

Et l'histoire détaillée de Cahors

Article extrait du Dictionnaire universel géographique et historique - Thomas Corneille - 1708
(collection personnelle
)

Vers 1700 : CAHORS. Ville de France, capitale du Quercy. Les Auteurs du bas Empire la nomment cadurcum, nom commun à la Province.  Quelques Géographes croient que c’est la Divona, Diolindum ou Uxellodunum des Anciens.

Elle est située dans une Péninsule que fait la rivière de Lot, au bord de laquelle on la voit un peu élevée ; principalement du côté d’Orient sur un rocher escarpé. En y arrivant par le faubourg Saint Jordi, on suit un grand quai où l’on ne voit que rochers qui bordent cette rivière qu’on passe sur un grand pont de pierre. Il y en a trois sur cette même rivière, et plusieurs moulins pour toutes sortes de Métiers. A ce premier pont commence la grande rue qui est fort étroite, et qui finit au Marché où il y a une grande Halle au blé couverte, et la Maion de Ville.

L’Église Cathédrale dédiée à Saint Etienne en est assez proche. Son architecture est très ancienne, principalement celle de ses voûtes. Elle a une grosse tour carrée. Son Chapitre est composé des Archidiacres de Cahors et de Toumes, d’un Sacristain, d’un Présenteur, et de seize Chanoines. L’Évêché de Cahors est suffragant de l’Archevêché d’Albi, et il y a sept Abbayes dans ce Diocèse, qui renferme quatre cents vingt-deux Paroisses. Elles dépendent des Archidiaconés de Cahors et de Toumes, sous lesquels sont quatorze Archiprêtrés ; savoir Cahors, Lusich, Bellag, Peschelac, Salviac, Goudon, Guinhac, Ussègne, Figeac, Cajart, Saint Héry, Flavignac, Moissac et Veaux. L'évêque se qualifie Comte de Cahors, Et par une prérogative peu commune, dit André du Chêne, il a l’épée, les gantelets, la Bourguignonne sur l'autel, et les bottines és jambes à la Pontificale quand, il célébré la Messe solennellement.

La place appelée le Petit Mars n'est pas éloignée de la Cathédrale. Il y a une grande rue qui aboutit de là au lieu où était la citadelle, dont on voit encore quelques restes de murailles. Elle commandait à toute la ville, et parait avoir été très forte et très bien située pour se défendre. Les fortifications de la ville sont fort régulières, et il y a d’épaisses murailles qui ferment la péninsule, et entourent le grand faubourg de la Bar, qui est comme une seconde ville.

Saint Barthelemy est une des principales Paroisses de Cahors, et la plus grande église après celle de l'Évêché. Les Jésuites y ont un fort beau Collège hors de la ville depuis l’an 1605. On tient que Saint Martial fit embrasser la Religion Chrétienne à ses habitants, et qu'il y bâtit l’église Cathédrale au nom de Saint Etienne premier Martyr.

Cahors est le lieu de la naissance du Pape Jean XXII. Il s'appelait Jacques d'Ossa (Duèze ou Duèse - ndlr) et était fils d’un Cordonnier. Son génie sublime l’ayant rendu estimable, après avoir été Chancelier de Robert fils de Charles II, Roi de Naples, Comte de Provence, il parvint à l’évêché de Fréjus, et le Pape Clément V qui connaissait son mérité le transféra à l’Archevêché d’Avignon vers l’an 1510. Deux ans après il fût fait cardinal, et évêque de Port. Après la mort de Clément, les Cardinaux, assemblés à Carpentras ne se pouvant accorder pour l’élection d’un nouveau Pape, Philippe le Long, Comte de Poitiers, depuis Roi de France, alla à Lyon par l’ordre du Roi son frère Louis X, dit Hutin, et agit avec tant d’adresse, qu’ayant attiré tous les Cardinaux en cette ville, il les enferma au Conclave dans le Monastère des Dominicains, leur faisant savoir qu’ils n’en sortiraient point qu’ils n’eussent rempli le Saint Siège, qui avait déjà vaqué plus de deux ans. Ils furent encore quarante jours sans pouvoir nommer un Pape, tant les suffrages se trouvèrent partagés, et enfin ils firent un Compromis, par lequel ils donnèrent pouvoir au Cardinal Jacques d’Ossa, de choisir celui qu’il en croyait le plus digne, et il se nomma lui-même au Pontificat, en disant Ego sum Papa. Cette élection qui se fit en Septembre 1316 eut l’approbation générale, et le nouveau Pape qui prit le nom de Jean XXII, se souvenant qu’il était né à Cahors y fonda une Université en 1552. et mourut le 4 de Décembre 1354, âgé de plus de 90 ans.

Les Prétendus Réformés, appuyés du secours des écoliers, qui étudiaient en Droit sous François Rouldes, grand Jurisconsulte, commencèrent à y faire des Prêches publiquement, ce qui obligea les Catholiques à prendre les armes pour s’y opposer. Il en coûta la vie à plusieurs personnes de l'un et de l'autre Parti. En 1580 le Roi Henri IV, qui n'était alors que Roy de Navarre, ayant pris la ville après trois jours de siège, l'abandonna au pillage et le château a été détruit depuis. * Jouvin de Rochefort, Voyage d’Espagne et de Portugal, Audiffret, Géographie ancienne et moderne, tome 2

Clément Marot si célèbre par ses Poésies où il a répandu un air aisé et naturel qui marquait la facilité qu’il avait à faire des vers, surtout dans ses Épigrammes, naquit à Cahors vers l’an 1484 et fut Valet de Chambre de François Ier. Son humeur plaisante et agréable lui fit beaucoup d'Amis à la Cour, qu’il fut contraint de quitter, à cause de sa conduite peu régulière. Comme il donnait dans les sentiments des Protestants, il se retira à Genève, et traduisit en Vers Français une partie des Psaumes de David, que Bèze continua, et qui sont chantés encore aujourd’hui par ceux de la Religion Prétendue Reformée. On dit qu'il mourut dans une très grande nécessité, ce qui arriva l'an 1544.

Cahors depuis le pont de Valendre vers 1830 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Cahors depuis le pont de Valendre vers 1830, gravure de Hostein,
extraite de La France pittoresque - Abel Hugo - 1835
(collection personnelle).

 

Article extrait du Dictionnaire universel de la France - Robert de Hesseln - 1771
(collection personnelle
)

Vers 1770 : CAHORS, ville, évêché, université, capitale du Quercy, parlement de Toulouse, intendance de Montauban, chef-lieu d’une élection, siège d’un présidial, ressortissant au parlement de Toulouse, d’une juridiction de juges consuls, et d’une lieutenance de la maréchaussée de Montauban ; située sur le Lot, dont elle est environnée presque de tous côtés, à 20 lieues au couchant d'été d’Alby, à 14 au septentrion de Montauban, à 22 au même point de Toulouse, à 16 au levant d’été d’Agen, à environ 40 au levant de Bordeaux, et à 126 au midi de Paris ; au 19e degré 51 minutes de longitude et au 44e degré 26 minutes de latitude.

Route de Paris à Cahors : par le Bourg-la-Reine Châtres, Étampes, Orléans, Chaumont, Vatan, Argenton, Montrol, Limoges, Uzerche, Tulles, Brive, Souillac, Gourdon, Catus, et de là à Cahors. On y compte environ 8000 habitants. Les maisons de cette ville sont peu régulières, et les rues fort étroites. Le rempart est une promenade assez agréable.

Les ducs d’Aquitaine, après l’expulsion des Goths, ont possédé Cahors pendant peu de temps. Après eux les comtes de Toulouse ont eu la souveraineté de Cahors et du Quercy jusqu’en l’an 1228, qu’ils en furent dépouillés pour avoir favorisé les Albigeois. La ville de Cahors a été depuis plusieurs fois entre des mains des Anglais, sur lesquels elle fut enfin reprise par Charles V, et réunie à la couronne. Elle passait autrefois pour une place très forte, étant située sur un roc élevé dans une presqu’ile formée par le Lot, ce qui n’empêcha pas le brave Henri IV de la prendre d'assaut, n’étant encore que roi de Navarre ; il la fit piller par ses soldats.

L’évêché de Cahors est très ancien ; et sans faire remonter son origine, comme, on prétend, jusqu’à S. Martial, du temps de S. Pierre, il est incontestable que son premier évêque a été S. Genrelse qui vivait en 260. Il est suffragant de l'archevêché d’Alby. Son diocèse renferme 800 paroisses, dont 350 sont répandues dans les élections de Montauban, Figeac, Villefranche, et même dans l’Agenois : il rapporte 36 000 livres de revenu. L’évêque prend le titre de comte de Cahors, dont il a le domaine utile ; et toutes les fois qu’il officie pontificalement, il a l’épée et les gantelets à côté de l’autel, privilège qui lui a été accordé pour se défendre contre les Albigeois.
Quand l’évêque prend possession de son évêché, le vicomte de Cessac, son vassal, est obligé de lui rendre un hommage fort singulier. Il doit l’aller attendre à la porte de la ville, nue tête, sans manteau, la jambe et le pied nus dans une pantoufle, prendre la bride de la mule sur laquelle l’évêque est assis, et le conduire ainsi au palais épiscopal, où il doit le servir à table pendant son dîner, toujours vêtu de même. En reconnaissance de ce service, la mule qui a porté l’évêque, et son buffet, qui doit être de vermeil, appartiennent au vicomte de Cessac, Il y a eu souvent des contestations sur la valeur de ce buffet qui, par plusieurs arrêts, a été réglée à 3 000 livres. Le palais épiscopal est un assez beau bâtiment moderne.

L’église Cathédrale de Cahors est dédiée à S. Etienne. Son chapitre est composé de treize canonicats, dont les quatre premiers ont des dignités attachées. Outre ce chapitre il y en a cinq autres dans ce diocèse, celui de Vigand, ayant douze chanoines et huit demi-prébendés ; celui de Castelnau-de-Montartier, qui a huit chanoines et un doyen ; celui de Figeac, composé de quatre dignités et de huit canonicats ; celui de Roquemadour, d’un doyen et de treize chanoines, et celui de Castelnau de Bretenoux, d’un doyen et de huit chanoines.
Cahors a un séminaire dirigé par les prêtres de la mission de S. Lazare et Figeac en a un autre, gouverné par des prêtres séculiers.

La Tour du Pape Jean XXII à Cahors vers 1840 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La Tour du Pape Jean XXII à Cahors vers 1840, gravure de Guillaumot
extraite de L'Univers - France - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

L’université que le pape Jean XXII établit en cette ville en 1332, fut supprimée et réunie à celle de Toulouse par édit du mois de mai 1711.

Le présidial de Cahors est de la première création. Il est composé des offices ordinaires de ces sortes de tribunaux, mais dont une grande partie est vacante. Les principales justices qui en ressortissent sont la viguerie de Cahors ; c’est la juridiction de première instance, exercée alternativement par le roi et par l’évêque ; les justices royales de Moissac et de Duravel, les sénéchaussées de Lauzerte et de Gourdon dans les cas présidiaux ; et enfin les justices seigneuriales de Castelnau-de-Montartier, Vailhac, Clermont et Bonnières.

Le plus grand commerce de l’élection de Cahors est celui de ses excellents vins, dont la récolte ordinaire monte à environ 60 000 pipes. La rivière de Lot et la Garonne en facilitent le transport pour Bordeaux, d’où ils passent en Hollande, en Angleterre, etc. Ou en voiture en Auvergne. Les Anglais et les Hollandais y viennent chercher des prunes. Il s’y fait aussi un commerce de porcs et des huiles de noix avec le Languedoc, et même avec l’Espagne.

Cahors est la patrie de Clément Marot, poète célèbre par la naïveté de son style, et du pape Jean XXII dont le vrai nom était Jacques d’Ossat. Il était fils d’un cordonnier de cette ville, il en devint évêque, depuis cardinal, et enfin pape.

 

Vue générale de Cahors vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue générale de Cahors vers 1880
extraite de La France illustrée - V.A. Malte-Brun - 1855 / 1883
(collection personnelle).

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851
Augustin Girault de Saint Fargeau - (collection personnelle).


Vers 1850 : Cahors, Bibona, Divona, Civitas Cadurcorum, Cadurcum, ancienne ville, chef-lieu du département du Lot (Quercy), du 1er arrondissement et de 2 cantons. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Chambre consultative des manufactures. Académie universitaire. Collège royal. Société d'Agriculture et des arts. Évêché. Séminaire diocésain. 2 cures. Gîte d'étape.
Bureau de poste. Relais de poste. Population 12,852 habitants.
Terrain jurassique, étage supérieur du système oolitique.

Autrefois évêché, capitale du Quercy, parlement de Toulouse, intendance de Montauban, chef-lieu d'élection, présidial, sénéchaussée et juridiction consulaire, université, collège et séminaire, chartreuse ; plusieurs couvents d'hommes et de filles. — l'évêché de Cahors tut fonde vers 300. L'évêque était seigneur temporel de la ville, et portait le titre de comte de cahors, lorsqu'il officiait pontificalement, il avait le droit de taire placer sur l'autel son épée, ses gantelets et son armure.

L'origine de Cahors se perd dans la nuit des temps, tout porte a croire que cette cite était la capitale des Cadurci avant la conquête des Gaules par César ; dont la position est démontrée par les mesures de la table théodosienne et de l'Itinéraire, qui donnent quatre routes partant de Vesunna, Périgueux, Aginum, Agen, Tolosa, Toulouse, et Segodunum, Rodez, routes qui se croisent toutes à Divona. Quelques auteurs ont cru reconnaître la ville qui, sous le nom d'Uxellodunum, osa soutenir un long siège contre César ; mais M. Champollion aîné a facilement démontré que ce n'est point là qu'on peut trouver ce qui, d'après les commentaires, distinguait le dernier boulevard de la liberté des Gaules. Dans la description faite sous Théodose et sous Honorius, elle est désignée sous le nom de Civitas Cardurcorum, et l'on doit admettre avec Scaliger et Vinet, contre l'opinion de Juste Lipse, qu'elle est la ville que Ptolémée appelle Divona.

Des Romains l'ornèrent d'un théâtre, de temples et d'un forum : on attribue à Agrippa la construction des belles routes dont on voit encore de nombreux vestiges dans le Quercy, et qui semblent se diriger de Cahors vers le Limousin, le Rouergue et le bas Languedoc.

Cahors dut beaucoup souffrir des invasions nombreuses des barbares, qui eurent lieu dans le Ve siècle, les Goths s'y établirent et y firent frapper monnaie, ainsi que l'attestent des médailles d'or ou l'on voit une tête gothique, avec la légende Cadurca. Théodobert, fils de Chilpéric, la saccagea, fit piller les édifices sacrés, et détruisit ses remparts, que l’évêque saint Géry fit reconstruire en 645. Pépin la prit et la dévasta en 763 ; Henri II, roi d’Angleterre, s’en empara peu après son mariage avec Eléonore d’Aquitaine ; les Normands la ravagèrent en 824, et pillèrent les monastères de ses environs. Le honteux traité de Brétigny la livra aux Anglais, ainsi que tout le Quercy ; mais bientôt les habitants de Cahors, de Figeac, de Capdenac et de soixante-dix autres villes ou châteaux forts, s’arment presque au même instant et font prisonnières leurs garnisons. Les Anglais rassemblent aussitôt des forces considérables, et viennent, à la tête de 3,000 hommes, assiéger Cahors ; mais ils éprouvèrent une si vigoureuse résistance qu’ils furent obligés de se retirer, après avoir éprouvé des pertes considérables.

Le massacre de la St-Barthélemy ne s’étendit pas sur cette ville, les religionnaires s’y trouvant assez forts pour empêcher l’exécution des ordres atroces de Catherine de Médicis. Toutefois Cahors refusa de reconnaître Henri IV, alors roi de Navarre, qui entreprit d’en faire le siège à la tête d’une armée choisie.
Dans la nuit du 22 mai 1580, il arrive sous ses murs sans avoir été aperçu ; aussitôt l’attaque commence à une des portes qu’un pétard fait sauter. Le bruit de l’explosion éveille les citoyens ; ils s’empressent de s’armer pour soutenir la garnison. De toute part on forme des barricades qui sont attaquées et défendues avec une égale valeur. Le roi de Navarre est plusieurs fois exposé à perdre la vie ; ce n’est qu’après avoir enlevé chaque barricade une à une, et après cinq jours de combat, qu’il est enfin maître de tous les postes de la ville. Irrités par une si opiniâtre résistance, et encore tout ulcérés des massacres de la St-Barthélemy, les soldats font un horrible carnage sans distinction d’âge ni de sexe, et saccagent la ville pendant plusieurs jours.

Sous Louis XI, Cahors fut du nombre des soixante-quatre villes dont les députés assistèrent au couronnement de ce roi, et elle obtient le trentième rang parmi celles qui furent représentées à cette cérémonie.

Cahors avait jadis une université fondée par le pape Jean XXII, où Cujas enseigna le droit, et où Fénelon fit ses études.

Les armes de Cahors sont : de gueules au pont d'argent sur une rivière d’argent, chargé de cinq tours couvertes de même, surmontées chacune d’une fleur de lis d'or mise en chef.

La ville de Cahors s’étend dans une péninsule formée par le Lot ; le sol qu’elle occupe est en grande partie encadré de hautes collines, d’un aspect plus ou moins âpre ou fertile, qui bordent le côté gauche de la rivière ; de vieux remparts la défendent du côté de l’isthme. Elle est bâtie sur une colline d’une pente douce, et se divise en haute et basse ville. L’intérieur est peu agréable ; la plupart des rues sont étroites, tortueuses, escarpées ; cependant on y a pratiqué de nouvelles rues et des quais bien alignés, et qui n’auraient besoin que d’être continués pour produire un bel effet ; les maisons sont assez agréables, et en grande partie construites avec une terrasse ou plate-forme d’où l’œil aperçoit les sites charmants qui l’environnent. Les boulevards que suit la grande route de Paris, sont décorés de plusieurs belles maisons, et offrent une promenade fort agréable.
Les antiquités de cette ville consistent en un portique que l’on croit avoir fait partie d’un édifice pour les bains publics ; en un théâtre dont les restes annoncent qu’il avait été construit avec soin et dans de grandes proportions ; et dans les traces d’un aqueduc qui y conduisait l’eau de plus de 24 km.

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Cloitre de la cathédrale de Cahors vers 1830, gravure de Rauch
extraite du Guide pittoresque du voyageur en France - 1838
(collection personnelle).
A noter le mendiant à droite à l'intérieur du cloître, ce qui ne se ferait plus de nos jours !


La cathédrale de Cahors présente une vaste nef sans bas-côtés, de 56 m de long sur 15 de large : trois voûtes, dont deux en coupole, la couronnent ; la plus élevée des deux coupoles a 32 m d’élévation et 46 m de circonférence ; celle qui est la plus rapprochée de l’entrée n’a que 25 m de hauteur avec la même circonférence que l’autre : elles sont toutes deux sans ornements, mais elles présentent des ligues très pures et une construction très soignée ; la troisième est formée par une voûte à tiers-point. Entre les pilastres qui portent les coupoles règnent de chaque côté de la nef, à 40 m au-dessus du pavé, des galeries ou tribunes ornées de balustres : des chapelles occupent l’espace qui est au-dessous des galeries. Les ouvertures qui éclairent l’espace surmonté par les deux coupoles se terminent en demi-cercle ; celles de l’autre partie sont en ogive, et offrent les ornements bizarres, mais élégants et hardis, de l’architecture gothique.
Il est facile de se convaincre que cette église présente des constructions de plusieurs époques. Les deux coupoles demi-sphériques et les murs qui les supportent en sont évidemment les parties les plus anciennes : leur belle exécution et leurs proportions majestueuses les ont fait attribuer aux Romains ; la coupole qui est au-dessus du chœur passe pour être du commencement du VIIe siècle.

Pont de Valendre à Cahors vers 1840 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Pont de Valendre à Cahors vers 1840, gravure de Gaucherel
extraite de L'Univers - France - M. Lemaitre - 1845
(collection personnelle).

On traverse le Lot à Cahors sur trois ponts, dont l’un, appelé pont de Valendre ou de Valendré, du nom de son constructeur, est particulièrement remarquable ; il est surmonté par trois hautes tours carrées, placées une à chaque extrémité et la troisième au centre. Ce pont et les tours sont bâtis de petits blocs liés par un ciment très dur : il fut construit, suivant quelques auteurs, dans le XIIIe siècle, et suivant d’autres dans le XIVe Le pont Louis-Philippe, récemment construit en pierres de taille, a remplacé le vieux pont Notre-Dame.

Pont Louis Philippe (?) à Cahors vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Pont Louis Philippe (?) à Cahors vers 1880,
gravure faisant partie de la carte du Lot de 1883 de Vuillemin
(collection personnelle).

On remarque encore à Cahors l’hôtel de la préfecture, anciennement l’évêché, édifice majestueux qui fait le principal ornement d’une place assez régulière ; l’ancien séminaire, bâtiment vaste et imposant, aujourd’hui converti en casernes ; le séminaire, qui occupe le bâtiment des anciens chanoines réguliers ; le beau cloître de la cathédrale ; l’ancienne chartreuse, qui occupe l’emplacement d’une maison de templiers ; la salle de spectacle, édifice d’un beau style ; la bibliothèque publique, contenant 12,000 volumes ; l’obélisque élevé à la mémoire de Fénelon, etc., etc.

On doit visiter aux environs de cette ville : la fontaine des Chartreux, qui sort d’une caverne profonde, au pied d’une des montagnes qui environnent Cahors ; elle remplit un vaste bassin d’où elle se précipite avec force pour faire mouvoir plusieurs moulins, et coule ensuite dans le Lot, où ses eaux vives, limpides et profondes se distinguent par leur teinte bleuâtre des eaux lentes et limoneuses qui les reçoivent. L’aqueduc destiné par les Romains à conduire les eaux du vallon de St-Martin-de-Vern à Divona, avait environ 24 km de longueur ; à la Roque, près de Cahors, il présentait plusieurs rangs d’arches, qui paraissent avoir été supérieures par leur architecture gigantesque au célèbre pont du Gard.


Biographie. Cahors est le lieu de naissance :

  • Du pape Jean XXII, auteur des Taxes de la chancellerie romaine.
  • De Clément Marot, poète contemporain de François Ier.
  • De la Calprenède, prolixe romancier et auteur tragique.
  • Du poète Treneuil.
  • Du général P. Ramel, député à l’assemblée législative, mort sur l’échafaud révolutionnaire.
  • De son frère le général J.-P. Ramel, déporté au 18 fructidor, assassiné à Toulouse le 15 août 1815, par les réacteurs de l’époque.
  • Du général baron Bessières, frère du maréchal de ce nom.
  • Du général baron Dellard.


Industrie.
Fabriques de faïence grise. Filatures de colon. Tanneries. Beau moulin à farine. — Commerce de vins, eau-de-vie, truffes, huile de noix, porcs, cuirs, etc. — Foires les 3 janvier, 3 août, 3 novembre et le 1er des autres mois.

À 60 km de Montauban, 577 km de Paris.
L’arrondissement de Cahors est composé de 12 cantons : Cahors N., Cahors S., Castelnau, Catus, Cazals, Lalbenque, Lauzès, Limogne, Luzech, Moncuq, Puy-l’Évêque, St-Géry.

Bibliographie.

  • Roualdez (F. de). Discours des choses mémorables advenues à Cahors ou au pays de Quercy en l’an 1428,
    in-8, 1586.
  • Chaudruc de Crazannes (le baron). Coup d’œil sur les monuments historiques du département du Lot
    (Bulletin monumental, t. 1, p. 12)


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Zoom sur Vue générale de Cahors vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur La Tour du Pape Jean XXII à Cahors vers 1840 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur ill/cahors-cloitre-cathedrale-rauch-5dsr_22276

 

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