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Les villes à travers les documents anciens

Paris : Activités La Seine au 18ème et 19ème siècle


Lancement d'une frégate sur la Seine à Paris en 1761 - estampe reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Vue de Paris, prise du port des Invalides, avec la manœuvre qui a été faite pour lancer à l’eau
la frégate parisienne le 28 février 1761.

Ce bateau est représenté sans ses mats, comme il l’était lorsqu’il a été lancé sur l’eau
Cette estampe est faite pour une vue dans l’optique. A Paris chez Daumont, rue St Martin.
Collection personnelle

Ces commentaires proviennent du bas d'une autre version conservée au
Musée Carnavalet



La Porte St Bernard

 

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851
Augustin Girault de Saint Fargeau - (collection personnelle).

SEINE (la), Sequana, fleuve considérable qui prend sa source près de la ferme d’Envergereaux, entre St-Seine et Chanceaux, département de la Côte-d’Or. Il arrose successivement les départements de la Côte-d’Or, de l’Aube, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise, de la Seine, de l’Eure et de la Seine-Inférieure ; passe à Châtillon, Mussy, Courteron, Gyé-sur-Seine, Neuville, Buxeuil, Bar-sur-Seine, Troyes, Méry-sur-Seine, Marcilly, où il reçoit la rivière d’Aube ; à Romilly, Pont, Nogent, Bray, Montereau, Melun, Corbeil, Charenton, Paris, Sèvres, St-Cloud, St-Denis, St-Germain-en-Laye, Poissy, Mantes, Vernon, les Andelys, Pont-de-l’Arche, Elbeuf, Rouen, Caudebec, Quillebeuf, Honfleur, Harfleur, et le Havre, où il se jette dans la Manche par une superbe embouchure.

La Seine est une des plus belles rivières de la France, et ce n’est pas sans raison qu’Arthur Young la préférait à toutes les autres. La Loire, depuis Blois jusqu’à Nantes, est probablement une des belles rivières du monde ; la Saône traverse une belle étendue de prairies ; la Garonne doit ses beautés au pays qu’elle  traverse, mais ses rives plates et bordées de saules n’offrent que peu de points de vue pittoresques ; la Seine, sur la presque totalité de son cours, est certainement supérieure à toutes ces rivières ; les collines, les vallées, les forêts, les enclos, les vastes prairies, les champs cultivés, les fermes éparses, les villes populeuses, les bourgs et les villages qui bordent ses rives, forment mille paysages délicieux, qui partout servent d’ornement à ce beau fleuve.

La Seine est flottable à bûches perdues depuis Billy, département de la Côte-d’Or, sur une étendue de 159,000 m. Depuis Troyes, que l’on doit considérer comme l’origine de la partie navigable, jusqu’à son embouchure dans la mer, au Havre, la Seine présente un développement total de 587 km, qui peut se subdiviser en plusieurs parties distinctes. Dans la partie supérieure, comprise entre la ville de Troyes et le confluent de l’Aube, la navigation est tout artificielle. Le canal latéral à la haute Seine, de Marcilly à Troyes, décrété en 1805, ralenti dans son exécution par les événements de 1813, puis complètement suspendu en 1823, a été repris en vertu de la loi du 8 juillet 1840, qui a consacré une somme de 3,500,000 francs à l’achèvement des travaux. Ce canal, aujourd’hui presque entièrement terminé, présente un développement de 43 km A Marcilly, la navigation rentre dans le lit de la rivière ; mais elle rencontre encore, à Nogent, c’est-à-dire à 10 km au-dessous de Marcilly, une écluse et une dérivation construite pour racheter la chute des moulins de la ville .

La Seine, de Nogent à Paris, forme deux sections bien tranchées, et d’une importance toute différente ; la première, qui s’arrête au confluent de l’Yonne à Montereau, et dont la longueur est de 64 km ; la seconde, qui s’étend de Montereau à Paris, sur 100 km de développement.
Au pont de Bercy commence la traversée de Paris, dont la longueur est de 8 km environ.
Depuis la sortie de Paris jusqu’à Rouen, le cours de la Seine présente une étendue de 237 km, qui se partage elle-même en deux sections distinctes ; l’une, de 65 km, s’étend jusqu’à l’embouchure de l’Oise, et appartient à la grande ligne de navigation qui unit Paris avec les canaux du Nord ; l’autre, de 173 km, forme la voie de communication de Paris et du Nord avec les deux ports de Rouen et du Havre.

À Rouen commence la Seine maritime, dont le développement, jusqu’au port du Havre, est de 124 km. Après avoir dépassé Caudebec, la Seine commence à s’élargir, et la navigation devient dangereuse. Au-dessous d’Aiziers commence l’embouchure du fleuve, qui s’élargit tout à coup ; cependant l’embouchure proprement dite est au passage de Quillebeuf, formé par le Nez et la Roque, passage difficile par l’agrégation des bancs de sable, qui obstruent l’embouchure du fleuve. La mer, en cet endroit, dérange fréquemment la passe, qu’elle porte plus haut ou plus bas, et met souvent en défaut l’expérience du pilote le plus instruit.
Le chenal de la Seine suit la rive droite depuis Caudebec environ jusqu’au - dessous de la Pierre-du-Poirier ; mais, à une faible distance de ce point, il change tout à coup de direction, et passe vers la rive gauche pour ne la plus quitter qu’au-dessus de Quillebeuf. Ce trajet d’une rive à l’autre, au milieu d’atterrissements mobiles, et qui se déplacent dans l’intervalle d’une marée à l’autre, est la partie la plus dangereuse de toute la route entre Rouen et le Havre ; c’est ce qu’on appelle la Traverse. Des bouées ou des balises, placées souvent à l’extrémité des mâts de quelques bâtiments perdus depuis peu de temps dans cette passe dangereuse, indiquent la route à suivre ; le pire des dangers de la Traverse, c’est l’instabilité des sables légers qui forment en cet endroit le fond du chenal, successivement soulevés par la barre à l’heure du flux, et rendus au lit du fleuve par la marée descendante. Le danger qu’on court dans ces parages est celui d’échouer sur des bas-fonds, où l’eau manque au navire pour continuer sa route, et de le laisser ainsi exposé à l’impétuosité de la barre à la marée suivante. Quand la force de cette montagne d’eau n’est pas assez considérable pour faire chavirer le bâtiment, il court un autre risque non moins terrible, celui de voir les Courants de flot qui s’établissent autour de sa coque avant que la marée ait atteint la hauteur nécessaire pour le remettre à flot, creuser autour de lui le sable léger où il est arrêté, et l’engloutir sans ressource. Depuis un demi-siècle 89 navires ont fait naufrage à l’embouchure de la Seine, entre Caudebec et le Havre, sans qu’aucun de ces bâtiments ait encore pu être sauvé ; dans ce nombre on compte 1 trois-mâts, 29 bricks, 25 sloops, 7 goélettes, 5 dogres, 1 chaland, 1 houry (ou Houari, type de voile et de gréement).

La Seine met dans les grandes marées 2 heures et demie à monter sur 7 m 14 cm (22 pieds) de hauteur, et 9 heures et demie à descendre, d’où suit un refoulement considérable de ses eaux vers Quillebeuf, Villequier, Caudebec, Duclair, Rouen, Elbeuf et au-dessus. Ce refoulement, d’autant plus grand que, du port de Rouen à son embouchure, la Seine a peu de pente, se soutient jusqu’au Pont-de-l’Arche, au-dessus duquel il est nul, à moins que les vents d’ouest ou la crue des eaux n’augmentent l’effet du contre-courant.

Ce fleuve a 20 mm de pente sur 100 m de Paris à Mantes, 13 mm sur 100 m de Mantes à Rouen, et 7 mm sur 100 m de Rouen au Havre. Son cours est d’environ 640 km.

 

Texte et gravure ci-dessous extraite duMagasin pittoresque - 1850 - (collection personnelle).

Essai de sabots-nageoires sur la Seine à Paris en 1765 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Essai de sabots-nageoires sur la Seine à Paris en 1765 - dessin de Foulquier
gravure publiée dans le Magasin pittoresque - 1850
Collection personnelle

EXPÉRIENCE FAITE À PARIS SUR LA SEINE, en 1785.

En 1783, le Journal de Paris annonça qu'un horloger avait inventé des sabots élastiques, « à l'aide desquels il traverserait la rivière, comme un ricochet, cinquante fois par heure. »

Il demandait, pour faire son expérience, qu’on lui assurât par souscription une somme de 200 louis, s’engageant à ne toucher cet argent que lorsqu’il aurait traversé la Seine aux yeux du public. Le journal, en publiant la lettre de cet inventeur, se portait garant de la réalité de la découverte. Monsieur, frère du roi, ouvrit la souscription, et envoya 45 louis au bureau du journal. Beaucoup de gens imitèrent cet exemple : le prévôt des marchands donna 10 louis, et fit préparer une enceinte pour les souscripteurs. Bientôt le Journal de Paris annonça que l’on avait atteint la somme de 200 louis ; ses rédacteurs en informèrent un habitant de Lyon, né de Combles, qui leur avait communiqué les promesses de l’horloger ; mais une lettre de l’intendant de Lyon, M. de Flesselles, révéla bientôt que la prétendue expérience n’était qu’une plaisanterie.

Les journalistes, les souscripteurs, la cour, la ville, se trouvèrent étrangement mystifiés et mécontents. Cependant on était encore sous l'impression de la surprise et de l'admiration que venaient de produire les premières expériences de l'aérostation : tout paraissait possible ; jamais il n'avait été plus permis de s'abandonner un peu à la crédulité.

Deux ans après, l’opinion publique eut sa revanche. Voici ce que nous lisons dans la correspondance de Grimm, à la date du mois de septembre 1785.

« Vers la fin de 1783, nous étions bien honteux, je ne sais pourquoi, d'avoir été mystifiés par un mauvais plaisant de Lyon, qui, pour éprouver notre crédulité, avait fait annoncer avec beaucoup de pompe la découverte prétendue de sabots élastiques, avec lesquels on pouvait marcher sur l’eau sans crainte même d’avoir les pieds mouillés. Nous avons vu ce miracle il y a plus de deux mois, et le prodige a fait si peu de sensation, que nous sommes presque excusables de n’en avoir pas encore parlé.
Un mécanicien espagnol a fait cette expérience le lundi 5 septembre dans l'enceinte de la Râpée, où se font les joutes (La gravure représente un autre endroit de la Seine).

Il s’est placé sur l’eau sans autre secours que ses sabots ; on l’a vu s’avancer sur la rivière, tantôt suivant le courant, tantôt contre le courant ; il s’est arrêté plusieurs fois, s’est baissé pour prendre de l’eau dans le creux de sa main, et dans ces deux situations il n’a pas paru dériver. Sa marche, lourde et lente, avait l’air d’être pénible par la difficulté qu’il paraissait avoir de garder son équilibre ; il glissait plutôt qu’il ne marchait... Il resta sur l’eau de quinze à vingt minutes ; et, avant de gagner le bord, il a quitté ses sabots, qu’il a laissés dans une espèce de boîte qui était à flot, afin d’en cacher la forme aux spectateurs. L’administration avait eu soin de faire tenir à quelque distance de lui un bateau qui fût à portée de le secourir en cas d’accident.

On conçoit que, pour assurer le succès de ce nouveau prodige, il suffit de déplacer une masse d’eau égale au poids du marcheur. Le pied cube d’eau pèse 70 livres ; en sorte que le déplacement de 2 pieds doit nécessairement soutenir à la surface de l’eau un homme du poids de 140 livres. Ces sabots ne sont donc réellement qu’un bateau divisé en deux parties ; ainsi, en supposant que le hasard eût fait faire la découverte de ces sabots espagnols avant celle d’un esquif ou d’un canot quelconque, un trait de génie plus heureux eût été de les réunir, et, sous ce rapport, on peut dire que la découverte en question est plutôt un pas en arrière qu'un pas en avant. Quant à la difficulté très réelle de conserver l’équilibre dans celle position, c’est sans doute un talent qui demande autant d’adresse et d’exercice que la danse de corde et tous les autres tours de ce genre. Nous n’avons pu savoir ni le nom du mécanicien espagnol, ni celui de son élève ; car ce n’est pas l’inventeur de la machine lui-même qui en a fait publiquement l’essai ; nous savons seulement qu’il s'était donné le titre d'académicien de Barcelone et de pensionnaire de Sa Majesté catholique, et que ces deux titres lui ont été disputés d’une manière assez humiliante par M. l’abbé Ximènes, dans une lettre envoyée au Journal de Paris. »

 

Texte et gravure ci-dessous extraite duMagasin pittoresque - 1837 - (collection personnelle).

Les bateaux lavoirs sur la Seine à Paris au 19ème siècle - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Les bateaux lavoirs sur la Seine à Paris au pont Notre-Dame au 19ème siècle
gravure publiée dans le Magasinpittoresque - 1837
Collection personnelle

Les bateaux-lavoirs de la Seine, à Paris.

Le lavage du linge en bateau n’est guère pratiqué à Paris que pour la population ouvrière et indigente. Les bateaux affectés à cet usage sur la Seine sont au nombre de 74 ; ils peuvent contenir chacun environ 1500 laveuses. Ces bateaux appartiennent à des particuliers qui paient à la ville un droit de stationnement pour la surface occupée. Le prix de la place louée à chaque laveuse n’est pas fixe; il s’établit par convention suivant la quantité de linge ; mais il est rare qu’il soit perçu moins de dix centimes pour chaque place.

 


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