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Paris en couleur à travers les documents anciens

La porte St Bernard à Paris vers 1700


Paris - Porte St Bernard  et Pont de la Tournelle vers 1700 - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
La Porte St Bernard fut construite sous le règne de Henri 4 l'an 1606
et refaite beaucoup plus commode qu'auparavant par le partage de 2 portes égales
sous le règne de Louis 14 l'an 1674 avec plusieurs inscriptions sur les Victoires de ce grand Monarque
& le sieur Blondel en fut l'architecte.
Cette face regarde le Mail.

Collection personnelle


Paris en gravures couleur complètées par d'autres en n&b

 

Article de l'ouvrage "Histoire de Paris" de Jacques Antoine Dulaure, édition de 1837. (collection personnelle).

Porte Saint-Bernard, située sur le quai de la Tournelle, un peu au-dessus du pont ainsi nommé. Elle s'appuyait du côté des maisons de ce quai, entre les nos 1 et 3, et, du côté de la rivière, contre l'ancienne forteresse de la Tournelle. En cet endroit était auparavant une porte qui faisait partie de l'enceinte de Philippe-Auguste. Cette porte fut reconstruite, dans les années 1606 et 1608, par les soins du sieur Miron, prévôt des marchands. Elle était anciennement nommée de la Tournelle; elle ne reçut le nom de Saint-Bernard, que porte le quai situé en dehors. qu'après sa reconstruction sous Louis XIV.
L'architecte Blondel fut chargé de convertir cette porte de ville en un arc de triomphe. Il fut terminé en 1674, comme l'indiquent ces inscriptions. Il se composait de deux portiques d'égales dimensions. Au-dessus, du côté de la ville comme du côté du faubourg, régnait un bas-relief qui occupait presque toute la largeur du monument. Celui qui regardait la ville présentait Louis XIV vêtu à la manière des héros de l'antique Grèce, la tête et les épaules couvertes de sa vaste perruque, et assis sur un trône. Les divinités de la mer lui offraient des hommages et divers présents qu'il distribuait ensuite à la ville de Paris. Cette ville était figurée par une femme à genoux devant ce roi, et lui tendant les bras en suppliante.

Du côté du faubourg, le bas-relief offrait Louis XIV aussi ridiculement costumé que dans le précédent, monté sur la poupe d'un navire voguant à pleines voiles, et poussé par des naïades et des tritons. Toutes les divinités de la mer et des cieux semblaient se réjouir de son heureuse navigation. Ces sculptures, ainsi que les figures de six vertus, placées au-dessus des impostes, étaient l'ouvrage de Jean-Baptiste Tuby. Chaque bas-relief était surmonté par un entablement, et l'entablement par un attique, où se lisait, du côté de la ville, cette inscription :
Ludovico Magno abundantia parta. Prœf. et AEdiL. P. GC. an. D. 1674.
Et, du côté du faubourg, celle-ci : Ludovici Magni Providentiœ. Prœf. et AEdil. P. CG. an. D. 1674

Dans un quartier aussi fréquenté, la gloire de Louis XIV gênait un peu les mouvements du commerce : chacun des deux portiques de cet arc de triomphe ne laissait à la voie publique qu'environ deux toises. On sentit que la liberté de la circulation était préférable à une construction uniquement fastueuse: cette inutile et gênante construction fut démolie vers l'an 1787.

Paris - Porte St Bernard  et la prison de Tournelles - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
La Porte St Bernard de Paris, gravure de de Ferdinand
publiée dans Histoire de Paris de Touchard-Lafosse - éd. 1834
Collection personnelle
Gravure beucoup plus sommaire que celles en couleur, mais on voit bien les constructions attenantes
qui ont été la Prison de Tournelles avant d'être démolies

Article du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851 - Augustin Girault de Saint Fargeau
(collection personnelle).

Le pont de la Tournelle. Ce pont, situé sur le bras méridional de la Seine, communique du quai de la Tournelle à l’île St-Louis. Très anciennement il y avait en cet endroit un pont de bois, dit le pont de fust de l'isle Notre-Dame et St-Bernard, lequel fut planchié en septembre 1370 ; en 1369 on y fit une tournelle carrée et une porte qui fut eloupée (blanchie) l’année suivante. Ce pont, détruit, à ce qu’il parait, par les eaux, fut remplacé en 1620 par un autre pont qu’emporta l'inondation de 1687 ; il fut rétabli et emporté de nouveau par les eaux. Ce fut seulement en 1635 qu'on commença la construction du pont actuel. Une inscription ainsi conçue en retrace le souvenir :

Du règne de Louis XIV, 
de la prévôté de messire Alexandre de Sève,
prévôt des marchands,
ce présent pont a été bâti.

L’inscription française était accompagnée de ce distique latin :
Ædiles recreant submersum flumine pontem.
Non est officii sed pietatis opus.

En 1695, où construisit au-dessous de la première arche du pont de la Tournelle, du côté de l’île St-Louis, une machine hydraulique destinée à alimenter plusieurs fontaines ; le succès qu’on en attendait n’ayant pas été réalisé, cette machine fut démolie en 1705.
Le pont de la Tournelle doit son nom au château de la Tournelle, qui était situé entre la porte St-Bernard et la rivière. C’était une tour de forme carrée que Philippe Auguste avait fait bâtir en 1185, pour Servir a la défense de la ville de ce côté, conjointement avec la tour Loriot, construite sur le terrain de l’île St-Louis, et la cour de Billy qui était près des Célestins. À chacune de ces tours étaient attachées de grosses chaînes qui traversaient la rivière, et qui étaient portées sur des bateaux plats, disposés de distance en distance. En 1632, saint Vincent de Paul obtint de Louis XIII la permission de loger les galériens dans la forteresse de la Tournelle ; un autre ami de l’humanité légua six mille livres de rente à ces prisonniers, qui ne vivaient auparavant que des charités publiques. La forteresse prit alors le nom de prison de la Tournelle ; le concierge était nommé par le ministère de la marine. C’était de la prison de la Tournelle que partait la chaîne des galériens. Le 3 septembre 1792, lors du massacre des prisons de Paris, une bande d’égorgeurs se transporta dans cette prison, où étaient soixante-treize condamnés aux fers qui devaient partir le lendemain pour leur destination ; ils furent tous massacrés. — La tour et la porte St-Bernard, qui y était attenante, furent démolies peu de temps après.
Le pont de la Tournelle est composé de six arches à plein cintre, et a été construit avec une solidité qui a déjà bravé près de deux siècles, en un point où les glaces de la Seine vont se heurter avec force contre ses piles en éperons. Sa longueur est de plus de 108 m, sur une lar­geur de 14 m. — Ce pont a été complètement restauré et considérablement élargi en 1845.

 

 


Paris - Pont de la Tournelle et de la Porte St Bernard, vers 1750 - Gravure numérisée et conservée  par la © BNF, restaurée par © Norbert Pousseur
Vue perspective du Pont de la Tournelle et de la Porte St Bernard, vers 1750
Estampe numérisée et conservée à la © BNF-Gallica
Il s'agit donc d'une vue prise du côté opposé du quai.
On remarque que la tour proche de la porte est ici carrée,
alors que sur l'estampe en haut de page, plus ancienne,
celle-ci est plus massive et ronde, et sans verdure
Collection personnelle


Zoom sur Paris - Porte St Bernard  et Pont de la Tournelle vers 1700 - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur   Zoom sur Paris - Pont de la Tournelle et de la Porte St Bernard, vers 1750 - Gravure numérisée et conservée  par la © BNF, restaurée par © Norbert Pousseur 

 

 

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