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Les villes à travers les documents anciens

Saint-Etienne du 18 au 19ème siècle

La ville de Saint-Etienne vers 1880 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
Saint-Etienne dans la Loire vers 1880,
gravure extraite de La France illustrée - V.A. Malte-Brun - 1883
(collection personnelle)


Voir aussi le département de la Loire en 1883

Et l'histoire détaillée dre Saint-Étienne

Très peu d'iconographie ancienne sur St-Etienne, du fait qu'elle n'est devenue préfecture qu'en 1855,
au détriment de Montbrison

 

Article extrait du Dictionnaire universel géographique et historique - Thomas Corneille - 1708
(collection personnelle
)

Vers 1700 : Saint-Étienne. Ville de France dans le Forêt, appelée en Latin Funanium, et Fanum Sancti Stephani. Elle est située au pied des montagnes sur le ruisseau de Furens, à dix lieues de Lyon, et à deux de la rivière de Loire. Les eaux de ce ruisseau qui fait que la ville est appelée Saint Etienne de Furens, sont très propres pour la trempe du fer et de l’acier.
Les habitants y sont renommés pour le travail des armes et autres ouvrages de fer, dont ils ont un très grand débit.
Il y a proche de Saint Etienne trois hautes montagnes, Mine, Viale et Bure, d’où il sortait autrefois quantité de feu, comme du Mont Gibel en Sicile. On en tire à présent beaucoup de fer et de charbon de terre ; en sorte que le pauvre monde qui se sert de ce charbon à le chauffer au lieu de bois, et les ouvriers dans leurs Forges à chauffer le fer ont toujours le visage noir. Leur linge le serait de même, si la petite rivière de Chenevalet qui se joint aux eaux de Furens dans Saint Etienne, n’avait cela de particulier, qu’elle blanchit le linge sans le secours du savon. On trouve beaucoup de grains d’or dans le sable de Cette petite rivière. On tire aussi des mêmes montagnes une sorte de pierre grisâtre, qui ressemble au marbre, dont on se sert pour l’ornement des églises et des Palais de la Province.
* Jouvin de Rochefort, Voyage de France et d’Italie.

 

l'Hôtel de Ville de Saint-Etienne vers 1900 - photo signée B, reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
l'Hôtel de Ville de Saint-Etienne vers 1900, photo signée B
reproduction extraite de Sites et monuments - Touring-club de France - 1903
(collection personnelle)

Article extrait du Dictionnaire universel de la France - Robert de Hesseln - 1771
(collection personnelle
)

Vers 1770 : Saint-Étienne, ville considérable du comté de Forêt ; diocèse et intendance de Lyon ; le siège d’une sénéchaussée, d’un corps de ville, et d’une juridiction des traites foraines ; le chef-lieu d’une élection et d’une subdélégation, et la résidence d’une brigade de maréchaussée composée d’un exempt de de 4 cavaliers.

Cette ville est située sur le Furand, à 2 lieues de S. Chamond, à 5 de Montbrison, à 7 de Feurs, à 9 au couchant d’hiver de Lyon, et à 12 au levant d’été du Puy en Velay.

Elle est, après Lyon, la plus grande et la plus peuplée de la généralité. Elle doit au commerce son prodigieux accroissement ; car ce n’était qu’un simple bourg sous le roi Charles VII. Son étendue surpasse aujourd’hui dix fois la première enceinte des murs dont les habitants se fermèrent en 1444 ; et il n'en reste presque plus de vestiges.

La proximité des riches et nombreuses mines d'excellents charbons de terre et des carrières de pierre à éguiser ; la propriété des eaux du Furand qui traverse la ville, pour la trempe de l’acier et pour la teinture des soies ; tous ces dons de la nature, réunis y ont attiré le commerce des rubans. et de quincaillerie, et y ont fixé la fabrique des armes à feu ; on compte aujourd’hui à Saint-Etienne plus de 10 000 âmes.
On voit dans la grande place de cette ville une croix de pierre d’une seule pièce, et de 52 pieds d'élévation. Toutes les rues sont, larges et bien percées ; mais la fumée des forges noircit les maisons, épaissit l’air, et fait peut-être perdre à cette ville, du côté de l’agrément une partie de ce qu’elle gagne du côté du commerce et des richesses.

La fabrique des armes y a été établie en 1535 : des inspecteurs royaux l’ont toujours dirigée depuis, et elle pourrait fournie en cas de besoin 10 000 fusils par an ; La fabrique des couteaux, l’une des plus considérables du royaume, commença en 1607 ; la communauté des maîtres fourbisseurs, graveurs, enrichisseurs, limeurs et forgeurs de gardes d’épées, établie aussi à Saint-Etienne y est très nombreuse : ses statuts furent approuvés et confirmés par lettres-patentes de 1659. On y fabrique aussi des rubans et surtout des padous en soie et en fleuret qu’on appelle communément padous de Lyon, parce que c’est de là qu’on les tire.

Il n’y a que deux paroisses dans cette ville, dont l’une, dite de S. Etienne, est desservie par un curé, deux vicaires et neuf habitués ; l’autre, qui est sous l’invocation de Notre-Dame, n’a ce titre que depuis l’année 1753 ; elle est desservie par un curé, deux vicaires et seize habitués.
Les couvents d’hommes sont ceux des Capucins et des Minimes : ceux de filles sont la Communauté des religieuses de S. Dominique ; celle des Visitandines et celle des Ursulines.
Les pénitents du S. Sacrement ont une chapelle vaste qui sert pour les catéchismes et pour les retraites de la paroisse : ceux du Confalon, que d’autres écrivent Gonfalon, occupent la Chapelle de S.Ennemond, bâtie sur la place de Poligniais en 174O.

L’hôpital pour les malades, dont les bâtiments ont été augmentés depuis quelques années, est régi à l’intérieur par une communauté de 31 religieuses Augustines ; elles prennent soin des femmes, et font servir les hommes par des domestiques : le nombre des malades peut aller communément à 200.
L’établissement de la Charité et Aumône générale est de la fin du dernier siècle ; plus de 300 pauvres des deux sexes y sont nourris et entretenus ; on les occupe à une manufacture de rubans. Chaque semaine on y fait la distribution du pain à plus de 800 pauvres familles de la ville et de la campagne : outre cela, la même enceinte renferme, 1° une maison, sous le nom de la Providence, où l’on reçoit et où l’on forme au travail les filles orphelines, et celles que leurs parents ne peuvent pas élever. 2° Deux salles pour les malades incurables de l’un et de l'autre sexe. 3° Une pharmacie pour l'intérieur de la maison et pour les pauvres à qui on donne le pain.

Les deux petites écoles pour les garçons, confiées à des ecclésiastiques, sont placées près de chacune des paroisses : les quatre écoles pour les filles furent remises en 1710 entre les mains des sœurs de S. Charles. Quant au collège pour les belles-lettres et la philosophie, il est tenu, par un prêtre particulier qui tient des pensionnaires, et qui est secondé par plusieurs régents de son choix.

Outre les quatre compagnies de la milice bourgeoise de Saint-Etienne, il y en a deux autres célèbres sous les noms de Chevaliers de l'arc et Chevaliers de l’arquebuse : celle-ci compte au nombre de ses chevaliers honoraires, plusieurs lieutenants-généraux des armées du roi et autres officiers distingués par leurs grades.

A un petit quart de lieue de cette ville est l’abbaye royale de Valbenoite de l'ordre de Cîteaux : l’abbé commendataire est le seul de la province : l’église, quoiqu’ancienne, est belle. Sur la colline voisine est un oratoire appelé la Sainte Chapelle, desservie par les religieux de cette abbaye.

On trouve dans le terroir de Saint-Etienne quelques mines de fer, et beaucoup de minières de charbon de terre, comme on l’a déjà observé plus haut.
Pour entretenir les fabriques des armes et autres ouvrages de quincaillerie, établies dans la ville de Saint-Etienne, il avait été défendu, par les arrêts du conseil du 9, décembre 1724 et premier avril 1738, d’enlever le charbon de terre ou de pierre que l'on tire des mines ou carrières, situées près du château de la Roche-la-Molière, des villages de Chambon, Firminy, et des autres minières qui pourront se trouver dans la distance de 2 lieues communes de France aux environs de cette ville, à peine de 3000 livres d’amende ; etc.. Mais comme il a été reconnu depuis, que les carrières de charbon, qui se trouvent aux environs de Saint-Etienne, peuvent suffire pour alimenter les fabriques de cette ville, le roi, pour encourager l’extraction et la circulation d’une matière si utile aux différentes provinces du royaume, déroge à ces deux premiers arrêts, et par un troisième, rendu le 9 novembre 1763, il ne réserve pour l’usage des fabriques de Saint-Étienne que les charbons de pierre ou de terre qui sont tirés des mines situées dans l’étendue de 2000 toises, à partir de la place de cette ville. Par le même arrêt sa majesté permet aux marchands de charbon pour la provision de Paris, et autres lieux dénommés dans l’arrêt, d’acheter et de voiturer et faire voiturer tous les charbons qui seront tirés des mines comprises dans les 2000 toises ci-dessus réservées.

 

La cathédrale de Saint-Etienne vers 1900 - photo signée B, reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur
La cathédrale de Saint-Etienne vers 1900, photo signée B
reproduction extraite de Sites et monuments - Touring-club de France - 1903
(collection personnelle)

Texte extrait du Dictionnaire de toutes les communes de France - éd. 1851
Augustin Girault de Saint Fargeau - (collection personnelle).


Vers 1850 : ÉTIENNE (St-), ville manufacturière et très commerçante, Loire (Forez), chef-lieu de sous-préfecture (3e arrondissement) et de 2 cantons. Tribunal de 1ère instance et de commerce. Chambre consultative des manufactures. Conseil des prud’hommes. Collège communal. École des mineurs. 2 cures. Gîte d’étape. Bureau de poste. Relais de poste. Population 48,554 habitants.
Terrain carbonifère, houille.

Autrefois diocèse et intendance de Lyon, parlement de Paris, chef-lieu d’élection, bailliage, sénéchaussée.
Si l’on en croit l’abbé de Soleysel et le P. Fodéré, l’origine de St-Etienne remonte aux Romains, qui seraient venus habiter, 56 ans avant l’ère chrétienne, l’étroite vallée où cette ville est assise aujourd’hui : ils la nommèrent Forum, d’où est dérivé celui de Furens qu’elle a porté jusqu’au XIe siècle, époque où l’église fut dédiée à saint Etienne, dont la ville prit le nom. Labiénus, lieutenant de César, y avait cantonné une légion de vétérans, et les Romains y firent élever un temple à Jupiter. C’était dans celte ville que se fabriquaient les armes et les ustensiles de guerre dont ils avaient besoin.

Durant plusieurs siècles, St-Étienne ne fut qu’un bourg, que Charles VII fit entourer de murs, en 1444, pour le garantir d’une surprise des Anglais. Depuis cette époque, celte ville a pris un grand accroissement, et le nombre de ses habitants s’est considérablement augmenté, notamment depuis vingt-cinq à trente ans. Sa population, suivant Robert de Hesseln, était en 1771 de 20,000 habitants ; en 1804 de 25,000, suivant le dictionnaire de Prud’homme ; M. Duplessy la porte à 26,000 en y comprenant les annexes, dans sa Statistique du département de la Loire, publiée en 1818 ; en 1837, elle était de 33,064 ; le dernier recensement la porte à 48,554, non compris la population agglomérée des communes qui la touchent et l’environnent, et cette population tend encore à s’accroître. Il est même probable que St-Etienne deviendra un jour une ville de second ordre, avantage qu’elle devra à la prodigieuse activité de ses habitants, à ses nombreuses manufactures, qui chaque jour augmentent en nombre et en étendue, et surtout à l'abondance de ses mines de houille, qui furent la source primitive de sa prospérité, et en seront toujours le soutien.

Les armes de St-Etienne sont : d'azur à deux palmes de sinople posées en sautoir, cantonnées d'une couronne d'or close en chef, et de trois croisettes d'argent pierrées d'or, deux en chef et une en pointe.

Pendant la période révolutionnaire, le nom de St-Etienne fut change en celui de : Arme-Ville.

Plan de Saint-Etienne vers 1900 - reproduction et restauration numériquement par © Norbert Pousseur
Plan de Saint-Etienne vers 1900
reproduction extraite de Sites et monuments - Touring-club de France - 1903
(collection personnelle)


Zoom sur Ajaccio vers 1835 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur   Zoom sur Ajaccio et son fort vers 1820 - gravure reproduite et restaurée numériquement par © Norbert Pousseur 


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