St Martin Lantosque (St martin de la Vésubie) vers 1830

Texte extrait de Nice et Savoie - Félix Benoist - 1864

Saint-Martin-Lantosque, est le chef-lieu du canton de ce nom, un des plus riches cantons du Comté, et qui mériterait, avec ses cinq communes, dont deux sont à peine peuplées, de compter deux fois au moins les 6,000 habitants qui sont le contingent de sa population. Affaire de chemins, vous répondra-t-on ici, en parlant des 59 kilomètres qui séparent Nice de Saint-Martin-Lantosque, où Nice pourrait trouver, en fait d'approvisionnements, tout ce qui manque à son marché.

Ce canton est si bien un canton-frontière, comme on dit, qu'une partie de son territoire, qui s'étend sur les premiers mamelons de la plus haute chaîne de montagnes de cette contrée, se trouve enclavée dans le royaume d’Italie.

Saint-Martin-Lantosque est exposé à d'assez grands froids en hiver ; le thermomètre y descend à douze degrés au-dessous de zéro ; la neige y couvre le sol, fertile d'ailleurs, tapissé de magnifiques et plantureuses forêts de châtaigniers, riche en mines de cuivre et de plomb et en sources minérales, notamment dans la commune de Roquebillière.

Les Romains y possédaient des établissements de bains, et les abeilles avaient converti jadis en ruches un vieux château, détruit aujourd'hui, et que l'on avait surnommé le Caire du Miel ou Rocca Apeigliera (Roquebillière).
À l'exception de Roquebillière, assise sur la rive gauche de la Vésubie, et chassée autrefois par les inondations de la rive droite, où l’on voit encore une église assez curieuse, vous ne pouvez guère citer une ville, un village, un hameau de ce pays, sans parler d'un rocher qui lui sert de piédestal.

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