| Lyon (in
              dictionnaire d'Ivigne de 1663) ville
              très-renommée en la France, jadis principale & capitale
              de la Gaule celtique. Elle est en la plus belle & délicieuse
              situation qu'aucune autre ville de l'Europe, entre les deux
              grands fleuves du Rosne et de la Saone. Plusieurs tiennent
              qu'environ l'an du monde 2337 Lugdus 3  Roy des Gaules
              en fut le premier fondateur, et pour ce fut nommée Lugdunum des
              mots Lugdus & Dunum à
              cause que, Dunum signifie une montagne en vieil
              language gaulois ; d'autant que cette ville est assise en
              une montagne, & que depuis elle fut restaurée
              par L. Munacius Plancus Liedtenant en Gaule pour les Romains
              sous l'empire d'Auguste (bien que quelques modernes l'en
              fassent fondateur, ce qui n'est pas, attendu que plusieurs
              anciens autheurs T.Live, Plutarque, Suetone & autres,
              en parlent comme d'une ville ancienne très florissante
              sous le nom d'isle, à cause
              du lieu de son assiette) & cette ville vint depuis à telle
              authorité, que la plupart de la Gaule Celtique en
              fut long-temps appelée Lyonnaise : & que la Colline
              Romaine qui y fut établie,
              en porta aussi le nom de Lugda. Les Empereurs Romains honorèrent
              ses habitans de tous les droits & privilèges dont
              se servait la ville de Rome, voulans qu'ils eussent leurs
              voix & suffrages
              en l'élection des Magistrats & droits de l'Empire.
              Ils y établirent
              aussi les foires de toute l'Europe & voulurent qu'on
              y battit de la monnaie d'or & de l'argent : Et pour comble
              de gloire, y fondèrent des Escholes publiques qui
              y ont été long temps
              très florissantes, selon le témoignage de S.Hierosime
              : Et même l'Empereur Caligula y institua un certain
              lieu nommé Athenacum (à cause de Minerve déesse
              des Sciences dite des Grecs Athena) où est
              de présent l'Abbaye
              d'Aisnay, où les plus excellens Orateurs débattaient à qui
              avoir le prix de l'Eloquence, & où les vaincus étaient
              contrains d'effacer de la langue leurs écrits, autrement
              ils étaient
              précipités dans la rivière, selon que
              le témoigne Suetone chap. 2.0. de
              la vie de Calig. Et
              ce concert se faisait devant l'autel du temple que Plancus
              avait fait bastit en l'honneur d'Auguste, avec despens communs
              de 60 nations de Gaule, lesquelles pour faire preuve de leur
              affection envers le Prince, y avaient fait mettre 60 statües
              enrichies de leurs noms. Dion livre 54. Elle
              fut entièrement
              bruslée sous l'Empire de Néron, qui fit présent
              d'un million d'or pour la rebatir. Les empereurs Aurelius,
              Verus & Septimus
              Severus la saccagère ensuite par le fer & par
              le feu, mais qui a toujours été réédifiée, & est
              venuë à une telle grandeur,
              qu'elle tient un des premiers rangs entre les plus grandes
              Villes de toutes les Gaules. Quant à son gouvernement
              elle a été long-temps depuis régie par
              les Comtes héréditaires,
              & en après la Comté fut transférées à l'Eglise
              jusqu'en l'an 1307 que Philippe le Bel l'annexa à la
              Couronne. C'est le coeur et la clef du Royaume, par laquelle
              on a créé & commerce
              facile en Italie, Allemagne & autres Provinces de l'Europe,
              & où l'on fait trafic de toutes marchandises.
              Charles IX y fit bastir une inexpugnable citadelle pour brider
              les rebelles de ceux de la Religion, qui y auraient fait
              de  grandes mines. Saint Irénée envoyé par
              l'Apostre fut son premier Evesque qui y termina sa vie par
              le martyre : & lors
              selon le tesmoignange d'Ensebe, y fut establie la Primatie
              des Gaules ; aussi son Eglise est des premiers en dignité,
              comme en Antiquité : son Archevesque a de grandes
              prérogatives
              & prééminences. Ses Chanoines doivent estre
              nobles de 4 races,
              & l'honneur d'estre du nombre a esté conféré aux
              plus grands Princes de la Chrestienté, comme au Roy
              Très Chrestiens,
              au Duc de Savoye, de Bourgogne, de Berry, &c. Son
              Archevesque à quatre suffragants, Autun, Mascon, Chaalon
              & Langres : Et outre ces prérogatives, elle est pareillement
              renommée pour plusieurs Conciles qui ont estés tenus, &
              principalement pour deux généraux ; sçavoir, le premier qui
              est le 13 Oecuménique, célébré sous le Pape Innocent IV l'an
              1244 contre l'empereur Frédéric II & pour le recouvrement
              de la Terre Saincte, où Frédérique fut privé de l'Empire,
              & S.Louys Roy de France estably Chef des expéditions
              du Levant AEmil.
              Liv. 7 Nangiac. Tom. 3 des Conc. & le 2 qui est le 14 Universel célébré l'an 1274 où assistèrent
              mille Pères, desquels il y en aurait 500 Evesques, & y présida
              le Pape Grégoire X contre l'erreur des Grecs, où fut déterminé
              que le S.Esprit procède du Père & du Fils. Gagnin.7.Blond.
              livre 8. Il y a un siège
              Présidial qui relève du Parlement de Paris, & une Séneschaussée.
              Cette ville a donné le nom à la contrée & Séneschaussée de
              Lyonnais, dont elle est la capitale, de laquelle les bornes
              sont ; au Nord, la Bresse ; au Levant la Savoye ; au Midy,
              le Dauphiné, & le Languedoc suivant le cours du Rhosne ;
              & au Couchant le pays de Forest & d'Auvergne. Cette
              transcription respecte en partie la graphie originale - très
              nombreuses majuscules, très peu de points - ainsi que l'orthographe.
              Cependant les termes en "oi" ont été transformés en "ai"
              (Lyonnois/Lyonnais...) ainsi que le "f" qui se traduit
              la plupart du temps en "s" ansi que les "u" en "v".  Nombre
              d'accents aigus ont été aussi rajoutés (ils n'étaient marqués
              à l'époque que pour les "é" en fin de mot).     Lyon en 1883, gravure extraite de la carte du Rhône de Vuillemin
 LYON,
              (texte
              extrait de la carte du Rhône de Vuillemin) ch.-l.,
              sur une presqu'île formée par le Rhône et
              la Saône. 8 faub. : Vaise, la Croix-Rousse, la Guillotière,
              etc. Rien n'est comparable à la beauté de la
              situation de Lyon, au magnifique coup-d'œil que présentent
              les maisons de campagne qui l'entourent, à l'ensemble
              de ses faubourgs et des 28 quais qui bordent la Saône
              et le Rhône. La lenteur de l'une et la rapidité de
              l'autre forment un contraste frappant. La partie de la ville
              limitée par le Rhône, la Saône, la place
              Bellecour et les Terreaux, a été presque entièrement
              renouvelée. C'est là que se trouve la rue de
              Lyon et la rue de l'Hôtel-de-Ville dont l'une a 22 mètres
              de largeur et 1,100 mètres de longueur, et l'autre 15
              mètres de largeur et plus de 1,000 mètres de
              longueur en ligne droite. La rive gauche du Rhône (dite
              les Brotteaux, est un des plus beaux quartiers de la ville.
              Les rues y sont bien alignées. L'avenue de Saxe a près
              de 4 kil. de longueur sur 25 mètres de largeur. On y
              remarque le Parc de la tête d'Or, vaste parc créé par
              la ville sur la rive droite du Rhône et d'où l'œil
              embrasse les coteaux de la Croix -Rousse et Saint-Claire. D'autres
              jardins ont été créés sur d'autres
              points de la ville, notamment sur le coteau des Chartreux et
              sur la place Perrache. Parmi les édifices : Saint-Jean,
              remarquable par son imposante simplicité intérieure
              et la magnificence de son portail ; l'Archevêché,
              bâti sous Louis XIII ; le Grand-Théâtre,
              dont la construction élégante est digne du célèbre
              Soufflot ; l'Hôtel de Ville, qui tient le 2e rang parmi
              tous ceux de l'Europe ; le Palais du commerce et des arts,
              renfermant la Bourse et le Musée, alliance qui peint
              d'un seul trait le caractère du Lyonnais, qui n'estime
              les arts et les sciences qu'autant qu'ils peuvent être
              utiles au commerce et à l'industrie ; l'Hôtel-Dieu,
              le plus bel établissement de ce genre que possède
              la France et qui remonte à Childebert Ier ; l'anc. couv.
              de la Trinité ; la Bibliothèque, riche de 130,000
              vol. Les vastes places des Terreaux et de Bellecour. Depuis
              dix ans, Lyon a bien changé d'aspect; ses quais, ses
              places et ses maisons y sont superbes et bien bâtis. ----    ***    ----  Lyon en 1931 - le Palais de Justice
 
    Lyon au 16ème siècle  - gravure d'Aubigny / Trichon
 paru dans "Le journal pour tous" de 1856
 et un détail ci-dessous
 
     Si vous êtes intéressé par l'Histoire de Lyon, vous pourrez consulter le site 'La Ficelle' qui  propose régulièrement une étude sur des évènements lyonnais anciens. |