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Les villes à travers les documents anciens

 

Le commerce de Bordeaux vers 1830

Publiée en 1835 par Abel Hugo, frère de Victor Hugo

 

Vente de vins de Bordeaux - gravure reproduite puis restaurée numériquement par  © Norbert Pousseur
Une vente de vins de Bordeaux (gravure de La France illustrée de Malte-Brun - 1870)


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La population de Bordeaux est de 99,062 habitants.

 

INDUSTRIE COMMERCIALE


Le principal aliment du commerce de Bordeaux est l’exportation des vins du territoire bordelais, et celle des eaux-de-vie du Cognac et de l’Armagnac.
— On fabrique aussi dans cette ville des liqueurs fines estimées, et notamment une anisette qui est sans égale pour le parfum et la qualité.

Commerce maritime. Bordeaux est l’entrepôt des denrées coloniales, pour une partie de la France méridionale et la presque totalité de la France centrale.
— On y fait nombre d’expéditions pour le long cours, et des armements journaliers pour l’Amérique, l’Afrique et l’Inde.
— Il n’est pas hors de propos de faire remarquer que c’est de ce port que sont sorties les premières expéditions faites en France, depuis quarante ans, pour la Chine et la Cochinchine. Un commerçant de Bordeaux, établi en Cochinchine, y est même parvenu à la dignité de mandarin, et a contribué beaucoup à établir des relations de commerce entre ce pays et la France. On évalue annuellement à 200 le nombre des gros bâtiments qui arrivent à Bordeaux, de l’Inde et des colonies américaines et africaines : celui des vaisseaux qui partent de ce port pour la même destination est à peu près égal. Dans cette quantité, les vaisseaux étrangers figurent tout au plus pour un sixième.
— Bordeaux reçoit de l’Amérique, de l’Inde et de l’Afrique, du café, du sucre, du poivre, de la cannelle, du coton, de l’indigo ; du quinquina, du thé, du riz ; des cuirs secs et des bois de teinture. Il leur envoie, outre ses vins et ses eaux-de-vie, des vinaigres, des huiles, des fruits secs, des farines, des toiles, de la térébenthine, des chapeaux de feutre et d’autres produits du sol et de l’industrie française. Le commerce de cette ville avec le reste de l’Europe présente un mouvement annuel moyen d’environ 360 bâtiments, dont 30 nationaux, à l’entrée; et 300 vaisseaux, dont 50 français, à la sortie
— Le commerce avec l’intérieur de la France, ou le cabotage, présente annuellement 2,700 navires entrés, et 2,100 sortis; tous ces navires sont français. Le résultat de ces mouvements porte le mouvement annuel du port de Bordeaux à environ 6,800 bâtiments tant entrés que sortis.

Ateliers et manufactures Il y existe, ainsi que dans le département, de grands chantiers de construction pour les navires du commerce, des fabriques de cordages, des ateliers pour la préparation des aliments destinés aux voyages de longs cours ; des fabriques d’essence de térébenthine, de résine et de goudron ; des manufactures de vaisseaux vinaires, et de barriques de différentes formes. Quatre hauts fourneaux pour la fonte du fer; des aciéries, des fabriques de plomb laminé et de plomb de chasse ; des raffineries de sucre, des tanneries, des poteries, des tuileries, des faïenceries, des verreries, etc. On y trouve aussi des pharmacies où l’on prépare en grand les eaux minérales factices ; et des fabriques de produits chimiques tels que : soude, alun, vitriol, etc.
— Les marais salants de Saint-Vivien fournissent abondamment d’excellent sel à la consommation du département et des départements voisins. On trouve à Bordeaux une belle fabrique d’instruments de musique et de cordes à boyaux; enfin, outre des filatures de coton, de belles manufactures d’indiennes et des teintureries estimées, le département renferme aussi des chapelleries dont les produits sont destinés aux pays d’outre mer.

Récompenses industrielles. A la dernière exposition des produits de l’industrie, le département à obtenu une Médaille de bronze, décernée à MM. Vernet frères, de Bordeaux, pour fabrication de tapis de pied cirés, solides et flexibles, de qualité satisfaisante et de prix modérés.

Douanes. La direction de Bordeaux a trois bureaux principaux, dont quatre seulement appartiennent au dép. de la Gironde. D’après les derniers documents officiels, ils ont produit en 1831 :

Douanes, navig et timbre Sels Total
Pauillac 1,825 f. 52,265 f 59,091 f
Bordeaux 10,415,682 f 3,346,270 f 13,761,953 f
Libourne 5,224 f 1,505,907 f 1,511,131 f
Blaye 3,016 f 72,450 f 75,467 f
Total. Produit des douanes dans le départ. 15,407,642 f

Foires. — Le nombre des foires du département est de 507. — Elles se tiennent dans 100 communes, dont 36 chefs-lieux, et durant quelques-unes 2 à 3 jours, remplissent 585 journées.
Les foires mobiles, au nombre de 34, occupent 35 journées.— Il y a 18 foires mensaires. 480 communes sont privées de foires.
Les articles de commerce sont les bestiaux, laines, grains, merrains, barriques, vaisseaux vinaires, etc. — Libourne a une foire aux jambons ; Coutras une foire aux oignons ; et Bordeaux deux foires, célèbres presque à l’égal de celle de Beaucaire, en mars et octobre. Elles se tiennent sur la place Royale et dans les environs. Celle d’octobre 1833 avait attiré plus de 30,000 étrangers. Ces foires étaient franches autrefois.

 

 

 

Abel HUGO. (in La France pittoresque - 1835)
On souscrit chez DELLOYE, éditeur, place de la Bourse,rue des Filles-S.-Thomas, 13
Paris. Imprimerie et Fonderie de Rignoux et Comp., rue des Francs-Bourgeois-Saint-Michel, 8.

 

 

 

 

 

 

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